Remise du Prix Giovanni Falcone au lauréat Michel Quillé
PLACE D’ARMES IDF (INITIATIVES POUR LA DEFENSE DE LA FRANCE) était présent à la remise du Prix Giovanni Falcone mercredi 13 mars lors d’une soirée exceptionnelle à la Maison du Barreau de Paris récompensant le lauréat, Michel Quillé pour ses travaux réalisés sur la coopération policière internationale, la lutte contre le terrorisme et le crime organisé.
Ancien adjoint d’Europol, la carrière de Michel Quillé s’étale sur une période d’une cinquantaine d’années au cours desquelles ila gravi tous les échelons hiérarchiques dans différents services de la police judiciaire. Progressivement et pressentant l’internationalisation croissante de la criminalité, il fut à l’origine de la création du Centre européen anti-cybercriminalité de 2010 à 2014.
Ses dernières publications ont trait aux liens juridiques entre “La criminalité organisée, droit international, droit français et droit comparé” (2012) et à “la criminalité contemporaine, facteur d’évolution du droit” (2014).
C’était l’occasion pour nous de venir saluer un homme dont l’action est résolumment tournée dans le combat contre la criminalité internationale et la défense du droit. C’est aussi l’occasion de revenir sur cette guerre financière entremêlant Etats, mafia et petite criminalité.
Jamais l’explosion de la criminalité internationale n’aurait pu voir le jour sans la collaboration déterminante des Etats-Unis, véritables maîtres de cette guerre financière depuis 1945. Revenir sur cette longue période est essentiel mais nous ne retiendrons que quelques dates clés ayant contribuées à favoriser ce terreau propice à l’éclosion de cette criminalité.
Cela commence dès 1971 avec la fin officielle de la convertibilité du dollar, monnaie du pays vainqueur de la seconde guerre mondiale, en or. Dès lors, le recours à la planche à billets par les américains sera source de tous les excès et l’arme la plus sûre pour nos “amis” de leur maintien hégémonique sur l’ensemble de la planète. Le triomphe néo-libéral qui s’en suit dans les années Reagan/Clinton constitue son paroxysme par la venue d’un nouvel ordre mondial, conjugué (cela va de soi) avec un déclin éthique illustré par l’augmentation croissante des crimes financiers. Le modèle est débridé et ne se contrôle plus.
La chute en 2008 via la crise des subprimes est profonde, soudaine et pourtant prévisible. Elle fait suite à une série de crises décennales assises sur un système créant des bulles financières éclatant les une après les autres. La conséquence directe de cette situation est la paupérisation croissante ou plutôt la concentration massive de capitaux dans des mains de moins en moins nombreuses. C’est ainsi qu’aujourd’hui 1% des habitants les plus riches détiennent 50 % de la richesse mondiale. Rien de tout cela n’aurait été possible sans cette course effrénée, non contrôlée aux capitaux sur l’ensemble du globe.
Le corrolaire de cette explosion capitalistique néolibérale est la mise en abîme de ce coût du travail toujours trop élevé au regard des chantres de ce capital aux caractéristiques prédatrices, toxiques ou criminelles. Les dividendes toujours plus nombreux (record battu en début d’année à la bourse de Paris !) sont versés pour plus de la moitié à des fonds privés étrangers au détriment de ceux qui ont contribués à les réaliser.
La nécessaire compréhension de ce phénomène passe par une analyse de la mobilité indispensable des capitaux. JF Gayraud, dans son livre “L’art de la guerre financière” en distingue quatre.
Tout d’abord, la migration des dettes. Avec le concours des Etats, les banques ont “inventé la martingale parfaite : le transfert des dettes privées vers le secteur public.” Afin d’éviter l’explosion d’un système rapportant beaucoup d’argent à leurs auteurs (ce fut notamment le cas en 2008), les banques procèdent à un chantage auprès des Etats qui accèdent bien volontiers à leurs demandes : “aidez-nous sinon nous vous entrainons dans notre chute.” C’est ainsi que plusieurs dizaines de milliards d’euros (ou de dollars c’est selon…) ont été dépensés par les Etats pour éviter que le système bancaire ne s’effondre. Or, si les banques, ce sont eux (privé), l’Etat c’est nous (public).
La seconde migration est celle des responsabilités. La criminalité à col blanc se reconnait par son absence de responsabilité des auteurs des fautes. Le “too big to fail” exonère la finance de sa responsabilité d’autant plus que celle-ci, agissant sur l’ensemble de la planète, dispose d’un atout majeur dans sa manche : l’extraterritorialité. De fait et il s’agit d’une injustice patente, la crise de 2008 n’a pas entraîné avec elle les banquiers fautifs, ceux-ci ayant conservés leurs postes et leurs hauts revenus…
La troisième migration est celle des capitaux. En favorisant sa mobilité sur l’ensemble de la planète, nos décideurs politiques en sont venus à prendre des mesures notamment sociales souvent contraires aux intérêts de leur propre peuple afin d’attirer toujours plus de capitaux, ces derniers se déplaçant au gré des rendements promis par les Etats. C’est ainsi qu’au fil du temps, afin de complaire aux capitaux, “les travailleurs font des concessions sociales et les Etats font des concessions fiscales.” Cette spéculation ne profite bien évidemment pas aux populations. Nous sommes loin des propositions de JM Keynes visant, au sortir de la seconde guerre mondiale, à proscrire les mouvements de capitaux spéculatifs. De fait, en autorisant ce dumping fiscal, les Etats en sont venus à légitimer le système des paradis fiscaux. Aussi, pour reprendre une disposition récent visant à garantir un impôt mondial à toutes les multinationales sur l’ensemble de la planète, gageons que cela n’est pas pour demain…
La dernière migration est celle des élites. Si la migration des populations posent problème au regard de la capacité des Etats à absorber un flux toujours plus grand, celle des élites, concernant beaucoup moins d’individus est relative à ce qu’en France, nous appelons le “pantouflage“. Après une carrière de haut fonctionnaire ou d’homme politique, il est de plus en plus fréquent d’observer un “mélange des genres” favorisé par des passerelles toujours plus nombreuses et allégrement utilisées par des “serviteurs” de l’Etat cherchant avant tout à “capitaliser” leur réseau d’adresse. Ce capitalisme de connivence dénoncé par Charles Gave explique cet entre soi, cette absence de responsabilité en cas de faute (on se serre les coudes) et une impunité morale.
Voilà brièvement le décor financier de ce début de 21ème siècle auquel nous sommes confrontés. Cette oligarchie détient toutes les clés d’un pouvoir qu’il entend bien exercer jusqu’au bout. L’élection du candidat Macron en 2017 constituait une nouveauté, de prime abord. Mais tout compte fait, elle s’inscrivait déjà dans une logique à laquelle même notre pays n’a pu échappé : la privatisation entière d’un Etat au profit de quelques individus sans scrupules.
Et cela continue encore…
Amitiés patriotes
P.MAGNERON
Les derniers bulletins ont un intérêt capital. C ‘est de l’nformation utile A TOUS .
Merci Patrice pour cette évolution
remarquée ! remarquable.
Merci beaucoup pour votre soutien !
Excellent article comme d’habitude. Ils sont partout, sur tous les fronts à la fois, pour imposer un pouvoir mondial et total, sous couvert de démocrassouille. Autrefois les marxistes, aujourd’hui les libéraux-marxistes avec tous leurs associés islamo-gauchistes
Merci à toi Nicolas !