L’hommage pompidolien de la dette…
Alors que l’ensemble de la classe politique (hors extrêmes) commémore et se recueille devant un totem incarné par un homme décédé pendant l’exercice de son mandat présidentiel il y a maintenant 50 ans, la nostalgie d’une époque malheureusement révolue, insouciante, glorieuse, ambitieuse nous invite au souvenir, pour certains, de leur enfance, pour d’autres de leur début de vie d’adulte.
Dans l’esprit de la majorité de nos contemporains, le président Pompidou incarne une bonhommie sympathique, cigarette au bec, sourcils en bataille, l’image simple d’un bourgeois de province, intellectuel mais cultivé, autoritaire mais paternel. Son mandat écourté fatalement par la maladie lui attribue un destin identique à ces stars mortes trop tôt, trop jeunes, enlevées injustement à leur proche et contribuant là à la naissance d’une forme de mythe.
Cinquante ans après ce douloureux épisode, nous pouvons néanmoins nous arrêter quelques instants sur un moment fort de sa mandature qui a marqué le signal du déclin de la France mais surtout de sa dépendance forte et inéluctable aux marchés financiers : la loi du 3 janvier 1973.
Alors bien sûr, il serait injuste de faire porter le poids de cette néfaste décision qui a consisté à nous séparer de notre autonomie financière sur les seules épaules du président d’alors, bien aidé en cela par des personnalités politiques aussi éminentes que Valéry Giscard d’Estaing, Edouard Balladur, Claude-Pierre-Brossolette ou encore Jacques Delors. Des américanophiles en somme.
Pour comprendre l’impact que la Loi du 3 janvier 1973 a eu sur nos finances publiques, il est nécessaire de revenir sur l’état de la dette de l’époque qui représentait à la fin des années 60 environ 15 % du PIB. La périodes des trente glorieuses touche à sa fin, ce miracle économique a permis à la France de se redresser et abaisser fortement ce ratio dette/PIB qui s’établissait à plus de 160 % au sortir de la guerre.
Des mesures fiscales cohérentes, une politique saine de dépenses publiques couplée à une inflation forte favorisant un endettement peu coûteux sont à l’origine de ce « miracle ». Mais c’est bien par la mise en place d’un circuit de financement de notre économie simple mais efficace que la France a su conserver à cette époque indépendance financière et croissance économique.
Or, cette loi du 3 janvier 1973 viendra ni plus ni moins atténuer puis supprimer ce fameux « circuit du trésor » qui avait permis via notamment l’émission de bons du Trésor par l’Etat de faire participer l’ensemble des français au redressement national. Dit autrement, la dette publique d’alors appartenait aux français.
Pourquoi alors avoir rompu avec ce système si celui-ci avait fait ses preuves ? L’ancien passé de banquier d’affaires chez Rotschild n’y sera t il pas pour quelque chose ? Les sympathies avérées d’un Jean Monnet ou d’un Giscard pour nos « amis » américains aussi ?
Toujours est il qu’en permettant le recours massif du financement de l’économie française sur les marchés financiers, notre pays a tout bonnement perdu le contrôle de son économie car sans financement efficace et indépendant, point de salut. La meilleure preuve aujourd’hui est celle du Japon dont la dette est certes colossale (plus de 200% du PIB) mais entièrement détenue par les japonais…
Cette loi a surtout été suivie de l’emprunt Giscard, juste 15 jours après la promulgation de la loi, emprunt qui, consécutivement au premier choc pétrolier, s’est avéré une véritable catastrophe pour le pays. La faute à une indexation du taux d’intérêt de l’emprunt sur l’or surenchérissant de façon considérable le coût. C’est ainsi que pour 6,5 milliards de francs emprunté, le coût total s’est établi à 92 milliards de francs. Giscard ou le premier Mozart de la finance…
Si cette loi n’avait pas été promulguée, le coût en aurait été moindre car l’inflation explosant dès 1974 en aurait atténué le coût.
Cet épisode, grandement dommageable pour nos finances publiques, préfigurera les futures crises financières auxquelles notre pays sera confronté à savoir des chocs exogènes forts que notre économique ne peut endiguer faute de financement « interne » comme l’était celui du Trésor. Suivra la loi de désintermédiation financière de 1986 mélangeant banques de dépôt et banques d’affaires, un mélange des genres explosifs et qui contribuera largement à mettre en danger à peu près tous les dix ans nos banques systèmiques : Crédit Lyonnais au début des années 90, la Société Générale dans les années 2000 etc… Puis les différents traités européens, enfin la monnaie unique et l’abandon définitif de notre souveraineté financière.
Vous me pardonnerez les quelques raccourcis mais ce bon vieux Pompidou en autorisant cette loi du 3 janvier 1973 s’est vraisemblablement plus occupé des banques privées que de l’avenir de notre pays et de fait a signé pour notre malheur un acte fondateur d’abandon de notre souveraineté.
Amitiés patriotes
P.MAGNERON
« tout a fait » monsieur .. tout est dit , nous étions prévenu depuis longtemps déjà par une parution d ‘avant guerre dont il a été dit que c’était un grossier faux ! .. et confirmé par un autre ouvrage que l’on peut trouver facilement en librairie » dialogues aux enfers » entre Machiavel et Montesquieu .. Une répartie entre les deux personnages démontre et nous prévient de ce qui va advenir dans les temps futurs , suite a la main mise sur la finance – qui était jusqu’alors de « droit Régalien » par les banques privées .. Et cette répartie dans le fameux dialogue est : QUAND NOUS AURONS PRIS LE POUVOIR MON CHER , par cette maitrise de tout ce qui touche a la finance … NOUS RUINERONS LES NATIONS ( et aussi le peuple par la même occasion !! ) .
Si ces »dialogues » étaient des grossier faux .. moi en tout cas , je préfère un faux qui dit vrai , à un vrai qui dit faux .. non ?
Comme il a été dit une fois par je ne sais plus quel homme politique ? » Depuis for longtemps , les soit disant « démocraties » n ont toujours été que le paravent de la grande finance internationale ! ..
Je dirai « même plus ! », depuis l’origine de la démocratie à Athènes. La guerre du Péloponnèse contre Sparte (431 – 404 av JC), entreprise par la démocratie athénienne pour tenter de vaincre le régime « totalitaire » de Sparte, va amener la créatrice de la démocratie à asservir ses alliés de la Ligue de Délos, et piller le trésor de guerre à son seul profit, mais finalement , c’est Athènes qui sera vaincue et ses alliés ruinés. « Toute ressemblance avec des événements actuels ne serait que pure coïncidence ».
Partagé Emilio Pagura Revue de Presse et d’opinions
Excellent article.
Nos 5 plus grosses banques » systémiques » ont chacune des engagements dans le monde à hauteur du PIB de la France en tenant compte de leur « hors bilan » pour des actifs extrêmement ridicules. La fin de ma recrée est pour très bientôt !