Le choc est déjà là, le savoir attendra…
Ce nouveau fait divers dans nos écoles s’ajoute à une longue liste d’incivilités, désordres en tout genre, irrespect devenu banalité, insolence quotidienne envers un corps enseignant ayant perdu toute consistance face à ce phénomène malheureusement trop bien ancré dans notre société par lequel toute autorité est mise au pas par de jeunes délinquants prépubères.
L’agression dont a été victime la professeure de 63 ans hier au lycée Claude Garamont à Colombes ne constitue en rien une surprise. Tout au plus, pouvons nous nous inquiéter de ce que le lieu même dans lequel s’est produit ce forfait lycéen, Colombes dans le riche département des Hauts de Seine semble confirmer une contagion progressive de l’ensemble de nos établissements scolaires touchés par la perte des valeurs morales les plus élémentaires.
La réaction de cette jeune élève de 16 ans face à une consigne pourtant somme toute simple est bien évidemment disproportionnée et aurait pu se terminer bien plus tragiquement. Elle témoigne surtout du rapport désormais établi et imposé par cette jeunesse, ces jeunes sauvageons (dixit M. Chevènement ) pour qui le professeur, le flic, le père, le pays ne constituent qu’une entrave à leur petite liberté individuelle.
Mais sont ils bien les seuls responsables ? Je ne leur chercherai aucune excuse mais tout de même, depuis combien d’années maintenant le corps enseignant n’assume t il plus réellement son rôle ? Faire copain-copain, instaurer un tutoiement de rigueur, faire sauter les barrières hiérarchiques indispensables à la reconnaissance même de leur autorité sont autant d’actions qui ont contribué à leur propre échec. Ils sont sanctionnés par là où ils ont pêché.
Il me vient cette phrase attribuée à Pythagore : « Eduquez les enfants et vous n’aurez pas besoin de punir les adultes. » Jamais une telle assertion n’a été aussi vraie. Depuis quarante ans (mai 68 ?), nous sommes perdants sur les deux tableaux. Nous ne contenons plus notre jeunesse et récupérons à l’âge adulte des individus sans cadre de vie, sans repère aucun, abêtis et pour certains franchement dangereux. Le nivellement par le bas de l’instruction conjugué à cette absence pourtant indispensable de cadre reflétant une réelle autorité obère progressivement l’avenir du pays dont la jeunesse est pourtant l’incarnation.
Alors, dans ce contexte que nous savons tous pour le moins tendu, l’instauration de ce programme intitulé caricaturalement « le choc des savoirs » a de quoi faire sourire, puisque là aussi il s’agira une fois de plus d’abaisser encore un peu plus le niveau scolaire. Nous en reparlerons dans notre prochaine conférence-débat du 26 novembre.
Pour ce qui est du choc, nous y sommes. Les savoirs attendront…Quant aux valeurs, mieux vaut les oublier.
Amitiés patriotes
P.MAGNERON
Président IDNF