Soutien à notre agriculture : Non au Mercosur !
Début de mobilisation des agriculteurs français contre l’accord dit MERCOSUR en ce lundi 18 novembre.
Mais au fait de quoi s’agit il exactement ?
Fondé en 1991, le Mercosur forme une zone de libre circulation des biens et services en Amérique latine avec une politique commerciale commune. Depuis 1999, l’UE et le Mercosur sont en négociation pour favoriser les échanges commerciaux entre les deux continents.
Objectif pour l’UE : vendre des machines, des voitures, du médical, de la haute technologie.
Objectif pour le Mercosur : se libérer d’une forme de dépendance pour ne pas dire tutelle des Etats-Unis et développer les exportations de produits agricoles, principales sources de revenus pour ces pays d’Amérique latine.
Sur le fond, donc, rien de vraiment nouveau. Ce genre d’accord bilatéral s’apparentant à du troc est plutôt monnaie courante et permet normalement à chaque partie de vendre au mieux à l’autre ce qui fait sa propre spécificité. Depuis Ricardo et son analyse sur les avantages comparatifs, le commerce international s’est développé ainsi.
Alors en quoi cet accord qualifié d’accord viande contre voiture dénoterait-il des précédents ? Tout d’abord, la dimension écologique a pris de l’ampleur au cours de ces dernières années et il devient difficile pour ne pas dire impossible à nos autorités d’estimer efficace un accord qui reviendrait à accroître les émissions de gaz à effet de serre et contribuer encore un peu plus (dixit les spécialistes du GIEC…) au réchauffement climatique. Il est en effet cocasse de tenir un discours punitif vis-à-vis de nos populations en vantant les circuits cours quand dans le même temps (expression macroniste s’il en est) on promeut un accord commercial international faisant fi de la pollution issue des longs transports maritimes ou aériens.
En outre, mais nous le savons depuis Ricardo disais je, cela va nécessairement créer une concurrence déloyale vis-à-vis de nos agriculteurs devant désormais faire face à l’arrivée de produits agricoles d’Amérique latine, en masse et beaucoup moins cher avec des coûts de production bas, un prix de la terre attractifs et ce malgré les coûts de frêts conséquents. Bon, d’un autre côté, cette problématique se retrouve aussi avec les produits ukrainiens (céréales et autres) : on est toujours le pauvre (ou le riche) de quelqu’un…
Ensuite, et ce point n’est pas un des moindres, se pose le problème des normes et des contrôles sanitaires encadrant l’arrivée de ces produits agricoles. Il semble là aussi que nos agriculteurs doivent faire face à une concurrence déloyale. Aurons nous dans nos assiettes des steacks aux hormones, du maïs transgéniques (à moins que ça ne soit déjà le cas..) etc… ? A quoi bon demander à nos agriculteurs locaux d’être de parfaits élèves en la matière si c’est pour se voir concurrencer de la sorte ?
D’où une grogne bien légitime… Et qui devrait nous interpeller sur les orientations stratégiques relatives aux biens collectifs que peuvent être l’eau, l’énergie,…l’agriculture.
Souhaitons nous toujours une agriculture indépendante ? Sommes nous d’ailleurs indépendants ? Rien n’est moins sûr…
Malgré l’injonction de Bruxelles de parvenir à un accord avant le 31 décembre, le globe-trotter présidentiel s’est engagé à ne pas signer le traité en l’état sans toutefois préciser quels étaient les points de désaccords : »« Nous ne pouvons pas demander à nos agriculteurs français de changer leurs pratiques, de se passer de certains produits phytosanitaires, d’avoir une agriculture de qualité, et en même temps d’ouvrir notre marché à des importations massives des produits qui ne respecteraient pas les mêmes critères ». Bien.
Mais deux crises agricoles dans la même année, ça commence à faire beaucoup et cela traduit inévitablement le malaise, le mal-être de nos agriculteurs confrontés à davantage de paperasserie administrative, de contrôles en tout genre et ayant un sentiment bien compréhensible de foutage de gueule quand la plupart des mesures qui auraient dû être prises depuis leur dernière sortie sont encore dans les tiroirs.
Amitiés patriotes
P.MAGNERON
Président IDNF
Il y a 1 gros hic car en début de semaine dernière 1 proche de « macrotte » a dit : quoi qu’il arrive, il signera. Cela ne m’étonnerait pas, il est coutumier de ce genre de bassesse. A vérifier.
Je crois que le mal-être des agriculteurs est aussi celui de l’immense majorité des Français, du moins de ceux qui se disent Français et non des fauteurs de troubles, car les problèmes de normes, de paperasses à remplir et bien d’autres méfaits de l’UE concernent tout le monde d’autant que les aides promises aux uns et aux autres n’arrivent jamais. Une bonne nouvelle toutefois est tombée ce soir, d’après BFM/Tv, le ministre de l’agriculture italien aurait déclaré que l’Italie a son tour rejetait le traité du Mercosur.
Personne en Europe ne veut de cet accord sauf Bruxelles et ceux qui en tireront un profit comme les centres commerciaux