N’oubliez pas que si vous êtes des êtres de chair et de sang, il en est de même de vos ennemis
Il existe plusieurs formes d’angoisse face à la mort :
- Celle qui étreignait le poilu avant de s’extraire de la tranchée.
- Celle qui habite tout soldat engagé sur des théâtres d’opération mais qui peut disparaitre
dans l’action parce que l’entrainement aux combats forge une nouvelle nature ; - Celle des forces de l’ordre et des juges confrontés à cette criminalité devenue une
nouvelle forme de guerre tellement la volonté de tuer empoisonne l’esprit de ces
nouveaux ennemis.
En effet, cette nouvelle forme de guerre est conduite par des individus dont la haine et le recours
à toute sorte de stupéfiants leur tient lieu de courage, ce qui explique également la barbarie dont
ils peuvent faire preuves lorsque leur victime est dans la totale incapacité de se défendre.
Cette lâcheté et la barbarie s’expliquent d’autant plus que l’esprit est conditionné par des films
et des jeux vidéo qui banalisent la violence surtout lorsqu’elle se traduit sous la forme de
batailles virtuelles.
Or, cette nouvelle forme de guerre fait également appel à de très hautes technologies plus ou
moins commandées par de l’intelligence artificielle permettant ainsi de tuer à distance, d’éviter
l’affrontement au corps à corps et d’échapper à cette angoisse de mort.
Il en est de même dans la vie de tous les jours, les manipulations génétiques, les trafics
d’organes, la désertification médicale dont dépendent de plus en plus souvent la vie humaine
d’algorithmes et d’écrans d’ordinateur.
C’est pourquoi, cette angoisse de mort réapparait dans les services d’urgence embouteillés et
dans tous les services ou les malades plus ou moins gravement atteints ne peuvent plus
bénéficier d’une présence humaine et rassurante.
Ce sont les algorithmes et les écrans d’ordinateur qui ont remplacés les médecins devenus des
techniciens de la santé puisqu’il en est de même dans bien des secteurs de la société civile
puisque les écrans de télévision, tout comme les sociétés écrans, sont autant d’écrans de fumée
favorisant l’anonymat, l’irresponsabilité, la lâcheté et le mensonge.
La montée en puissance de la finance entre les mains d’organisations criminelles renvoie
l’humanité à sa véritable nature, aucun algorithme, aucun robot ne peut remplacer ni soulager
des êtres de chair et de sang.
Il existe par conséquent un risque que des dirigeants appartenant à la politique ou au monde des
affaires deviennent des cibles d’autant plus vulnérables qu’il n’existera plus de juges, de
militaires et de policiers pour non seulement les protéger, mais surtout protéger les Français.
Ce retour brutal à la nature passe nécessairement par cette condition d’une humanité composée
d’êtres de chair et de sang dont l’angoisse de la mort et de la souffrance est d’autant plus vive
qu’ils ont conscience de ne plus pouvoir bénéficier d’une protection et des soins que réclame
toute personne placée à un moment de sa vie en position de vulnérabilité.
Roland SANVITTI
JUSTICE ET DEMOCRATIE