Du rififi à la Convention Citoyenne sur la fin de vie
Il semble que le précepte jupitérien en Macronie consistant à se prendre pour ce que l’on est pas ait été appliqué à la lettre par la présidente de la convention citoyenne sur la fin de vie dont la franche opposition, bien relayée par des medias complices, de ne pas faire scission du projet de loi entre soins palliatifs et aide à mourir fait de nombreux remous au sein même de ce groupement hétéroclite de citoyens devenus en quelques semaines des spécialistes de ce sujet pourtant fort épineux.
Depuis maintenant quelques jours, Mme Claire Thoury, présidente du comité de gouvernance de la Convention citoyenne sur la fin de vie, affirme que cette décision du nouveau gouvernement de proposer désormais deux textes séparés, l’un portant sur les soins palliatifs, l’autre sur la fin de vie proprement dite va à l’encontre des préconisations des citoyens de la convention, qui se diraient atterrés de cette situation.
Il semble que la vérité soit ailleurs… une fois de plus. Comme en témoigne le document dans le lien ci-dessous, réponse plutôt acerbe d’un des membres de cette commission, M. Micha Jovanovic dont le moins que l’on puisse dire est qu’il nous éclaire sur les profondes dissensions internes.
Là où M. Claire Thoury s’indigne sur le fait que les préconisations établies par la Convention ne sont pas suivies à la lettre par notre nouveau Premier Ministre, M. Bayrou, M. Jovanovic rétorque que bien au contraire, « cette décision du premier ministre rend justice à nos travaux en évitant l’écueil de la confusion des sujets du projet de loi précédent. »
Tout en précisant un point, pourtant essentiel, mais qui aura échappé aux autres citoyens comme vous et moi : le statut de représentante du CESE de Mme Thoury l’oblige en matière de neutralité politique. Elle ne peut être juge et partie. Ballot…
Les griefs à l’endroit de la présidente ne s’arrêtent pas là et confirment ce que d’aucuns pressentent depuis la création de ces fameuses conventions citoyennes, laboratoires d’idées exprimées lors de séances de « brainstorming »(remue-méninges…) auxquelles participent des membres triés sur le volet (Comment ?). « Opposer le livrable des citoyens de la convention à une décision du gouvernement est fallacieux. Les 184 citoyens seraient tous devenus des experts légitimes de la fin de vie ou du débat politique, et auraient parlé d’une seule voix. Ce n’est pas le cas. Notre avis est intéressant, réfléchi, argumenté, mais demeure consultatif. »
Et oui pour ceux qui l’aurait oublié dont Mme Thoury, la Convention Citoyenne ne dispose d’aucun pouvoir. Bien consciente de cette lacune, elle se permet donc d’influencer par media interposé le public et trahir le mandat qui lui a été confié. Il semble qu’elle ait confondu « engagement » et « influence », ce qui est d’autant plus dommageable pour une personne dite spécialiste des questions portant sur l’engagement et la démocratie mais dont l’ADN « activiste » laisse peu de place au doute sur ses intentions.
Nous sommes convaincu de la nécessité d’un débat portant sur ces questions de santé publiques mais il est non moins indispensable de dissocier les problématiques afin de ne pas obscurcir un sujet extrêmement sensible, renvoyant chacun à son propre regard, personnel, sur la fin de vie, sur la Vie.
Amitiés patriotes
P.MAGNERON
Les referendums ayant un goût amer pour certains gouvernements et la pression populaire étant plus importante depuis que la Présidence actuelle de la République sonne régulièrement l’hallali de notre pays, la notion de convention citoyenne a été instituée pour, apparemment, essayer de calmer cette pression populaire.
Mais l’objectif gouvernementale d’une telle convention est toujours d’obtenir la confirmation de décisions déjà ficelées « par le haut », il suffit pour s’en convaincre d’observer le résultat de la convention citoyenne pour le climat.
Mais la pression populaire est maintenant consciente de la réalité du fossé vers lequel nos institutions essaient de brader l’opinion populaire.
Il semble que les participants à la Convention citoyenne sur la fin de vie aient bien compris que l’objectif du Président de la République sur le sujet était de trouver dans les travaux correspondants les bases permettant d’entériner une « loi sur l’euthanasie ».
Ni les participants ni apparemment le Premier Ministre ne s’y sont laissés prendre.
Une « loi sur l’euthanasie » ne doit pas servir à se débarrasser de la population la plus âgée pour permettre un certain rajeunissement, au prétexte que cette population a une expérience historique de certains travers gênants de notre politique nationale, qu’elle a vécue des ans plus glorieux, pendant lesquels la jeunesse du pays était heureuse, avait un avenir plus radieux que celui de se préoccuper dès son enfance de la réalité de son genre et était consciente du potentiel génie d’avenir que le pays lui offrait.