TRIBUNE CONTRE L’OUVERTURE DE NOTRE DISSUASION NUCLEAIRE

« Le Président Macron se dit ouvert à une dissuasion nucléaire européenne tranchant avec des décennies d’indépendance française sur le sujet.
L’arme nucléaire n’est pas une arme plus puissante que les autres, elle est l’arme ultime de défense d’une nation dont la seule existence, en dehors de tout corps de bataille classique, doit dissuader un quelconque ennemi potentiel de l’attaquer de peur des représailles terribles, insupportables, qu’elles entraîneraient pour l’attaquant.
C’est le principe fondamental de la dissuasion nucléaire, conçu par les stratèges français -les généraux Gallois, Ailleret et quelques autres – que le général de Gaulle avait envisagé dès la fin de la deuxième guerre mondiale, préparant le pays à y accéder en organisant les recherches et créant le Commissariat à l’Energie Atomique en 1945, et qu’il a mis en œuvre pour la France dès son retour au pouvoir en 1958.
C’est l’arme qui rend « invulnérable», avait-il dit, et doit préserver la paix par la peur de l’emploi.
« Nous n’en avons pas fini avec la bombe atomique. Le plus puissant moyen de guerre a commencé par apporter la paix. Une paix étrange, la paix tout de même. Attendez la suite. »
« La force de frappe française n’est pas faite pour frapper mais pour ne pas être frappé », avait-il expliqué à Alain Peyrefitte.
Peu de responsables politiques ont assimilé ce concept au cours du temps, et notamment pas les dirigeants actuels.
La dissuasion nucléaire est, par essence, l’expression d’une volonté nationale et ne peut être partagée. Toute sa force réside dans la légitimité du Président de la République, élu par la nation au suffrage universel, seul à pouvoir décider en dernier recours du déclenchement du feu nucléaire.
Au milieu de tant d’affaiblissements, la France dispose encore d’une protection ultime, crédible, de sa souveraineté. Brader notre dissuasion est inacceptable.
Nous appelons à marquer une opposition ferme et complète au projet évoqué par le Président Macron.
L’Union Européenne est un conglomérat d’entités diverses, elle n’est pas une nation.
La dissuasion nucléaire ne se partage pas.
Colonel (er) Alain Corvez, contre-amiral (2s) Claude Gaucherand, colonel (er) Jacques Hogard
Serions-nous certain qu’Emmanuel Macron appuiera sur le bouton pour défendre la France, ce pays qu’il vomit ? Alors la Lituanie, par exemple ?