Rien ne perd, rien ne se crée, tout se transforme. Lavoisier

C’est pourtant une histoire qui date… Mais qui en parle ? Qui s’intéresse de près ou de loin à cette institution qu’est l’Assurance Garantie des Salaires ?

Et pourtant, compte tenu du contexte économique désastreux de notre pays perfusé abusivement depuis la crise de 2008 à coup (coût ?) d’artifices monétaires, cet organisme risque d’être mis fortement à contribution.

En effet, la raison d’être de l’AGS est tout simplement de payer les salariés des sociétés victimes des circonstances économiques et qui n’ont eu d’autres choix que de se placer en redressement ou liquidation judiciaire. Quand une société, au bord du gouffre financier, ne peut plus assumer le paiement des salaires, c’est l’AGS qui prend le relais en effectuant des avances.

Indolore pour les salariés, ceux-ci continuant à percevoir leur dû, l’avance constitue une dette se rajoutant au passif de la société en difficulté. Ce système né en 1835 fait du salarié un créancier super-privilégié et constitue une mesure de protection essentielle dans le dispositif de procédure de sauvegarde des entreprises.

Jusque là, tout va bien. L’AGS ayant avancé les salaires et autres indemnités doit maintenant se faire rembourser par les mandataires judiciaires chargés de l’opération de redressement ou liquidation judiciaire. Ce remboursement intervient au fur et à mesure de la procédure de sauvegarde et s’effectue sur la réalisation des actifs de la société, autrement dit de leur cession.

Sauf qu’il semble qu’à ce stade là, une évaporation que n’aurait pas renié Antoine de Lavoisier s’opère sans que l’on sache bien pourquoi elle intervient. “Rien ne se perd, rien ne se crée tout se transforme…”

Jamais une expression ne s’est si bien appliquée dans un tel contexte.

Rien ne se perd… Effectivement cette évaporation financière que certains évaluent à environ 7 Milliards d’euros a du trouver refuge dans quelques poches bien intentionnées…

Rien ne se crée. C’est le moins que l’on puisse dire puisque cet argent provenant des fonds publics (via les cotisations des entreprises notamment) ne contribue pas à “sauver” l’entreprise et devrait, si cette évaporation n’existait pas, faire l’objet d’un remboursement.

Tout se transforme. Effectivement des fonds publics dont l’objet même est la protection des salariés déjà accablés par le sort d’avoir perdu leur emploi sont transformés en ressources privées (comprenez enrichissement personnel) …

Cette malversation certainement entachée de corruption a été mis en lumière en 2019 par la directrice générale de l’AGS, débarquée depuis peu, Mme Houria Aouimeur dont le statut de lanceuse d’alerte ne fait aucun doute. A force de recherches et d’enquête en interne, elle a mis en évidence un système organisé au coeur duquel le rôle de certains mandataires judiciaires est plus que trouble.

Nous reviendrons vers vous dans un prochain article avec davantage de détails et d’explications.

En attendant, PLACE D’ARMES IDF dénonce violemment ce qui constitue une étape de plus dans le dépeçage de la France et de façon plus générale participe à son délitement.

Et ce dans l’indifférence générale des media qui à 2 exceptions près (article du Monde du 20 février 2023 et de Libération du 2 février 2023) passe sous silence le plus gros scandale de ce début de siècle.

P.MAGNERON

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