« Malheur à la Cité dont le prince est un enfant » (Ecclésiaste 10:16)
Voici un texte du Général (2S) Antoine Martinez dont nous espérons que le titre ne s’appliquera pas à la (future?) équipe dirigeante.
Mon éditorial du 3 juin dernier, intitulé « Le 9 juin 2024, l’heure de vérité ? » se terminait
ainsi : « Ces élections européennes du 9 juin 2024 doivent être le moment de lancer un
avertissement à nos dirigeants et de créer un moment de bascule pour inverser le rapport
de force avec le président de la République qui oublie qu’il est au service d’un souverain
qui s’appelle le peuple. Les citoyens français doivent donc se mobiliser massivement pour
permettre le sursaut salutaire et nécessaire car il faut refuser énergiquement cet Etat
européen fédéral fantasmé, destructeur de la nation, rejeter fermement cette guerre
(Ukraine) qui n’est pas la nôtre et s’élever résolument contre l’islamisation de la France,
terre chrétienne. Alors, aux urnes citoyens ! ». Le verdict est tombé le 9 juin au soir : il est
sans appel pour le président de la République qui ne peut que reconnaître un désaveu
total de sa politique et qui se traduit par une déroute bien plus lourde qu’il pouvait
l’imaginer. Mais cette débâcle du camp présidentiel pourrait n’être qu’anecdotique si ses
conséquences pour la France et les Français n’étaient pas aussi funestes en raison de la
réaction extravagante du président dès le résultat de l’élection connu.
En effet, au-delà de la surprise déroutante créée, la décision du président de la
République de dissoudre l’Assemblée nationale ne peut que provoquer de nombreuses
questions légitimes sur une démarche qui ne peut pas être fondée uniquement sur le
résultat, certes calamiteux mais portant cependant sur l’élection du nouveau parlement
européen, élection habituellement peu mobilisatrice et sans grande incidence sur le plan
national. En réalité, la conception très personnelle de l’exercice du pouvoir par ce
président ainsi que la haute idée qu’il se fait de lui-même – la surmédiatisation de son
image et de sa parole qu’il impose en témoignent – conduisent à penser que cette
dissolution relève plus du domaine psychologique ou psychique que de la rationalité.
En effet, de son propre aveu, sa décision n’est pas rationnelle : « ça ne m’a pas fait plaisir
dimanche. Ça fait 7 ans que je travaille comme un fou pour que le pays aille mieux et qu’il
avance. Je l’ai pris pour moi » (Le Parisien). Un tel propos est incompréhensible dans la
bouche d’un président. Il est révélateur d’un manque de sang-froid et d’une prise de
décision s’apparentant à celle d’un gamin capricieux qui, sous le coup de la colère, décide
de casser son jouet parce qu’il n’accepte pas une réprimande. Peut-on imaginer, dans ces
conditions, une réaction aussi peu rationnelle dans la guerre entre l’Ukraine et la Russie
quand on connaît la position officielle de la France ? Le revers subi dans cette élection
européenne constitue, en fait, une blessure hautement narcissique qui ne pouvait donc
pas rester sans réponse, quitte à ce que cette dissolution, motivée par une volonté
pathologique de punir les Français pour l’offense infligée, mette en péril la France et la
nation. Car c’est bien ce qui risque de se produire, la plongée du pays dans le chaos,
d’autant plus que cette dissolution suscite non seulement crainte et rancoeur dans son
propre camp mais libère sa parole. Edouard Philippe, ancien Premier ministre, n’est pas
tendre : « c’est le président de la République qui a tué la majorité présidentielle. Il l’a
dissoute ». C’est ainsi que les candidats de son parti se présentent sans l’étiquette de la
majorité. Cela a, en outre, conduit des soutiens de premier plan du président à prendre
leur distance. Un moment de colère non maîtrisé aux conséquences suicidaires !
Par ailleurs, au-delà de la consternation créée au niveau national mais également
européen et international par cette dissolution, l’annonce de cette dernière faite à peine
une heure après la fermeture des bureaux de votes dans les grandes villes signifie que le
président l’avait décidée avant le 9 juin. Car il est bien conscient que sur les plans
économique et financier certaines échéances sont incontournables. Pour ne prendre que
le volet budgétaire, le bilan est catastrophique puisque le déficit public s’élève à 154 Mds €
pour 2023 et à 90 Mds € pour le seul premier quadrimestre de 2024 avec une dette qui
flirte avec les 3200 Mds € ! Cela exclut toute possibilité d’atteindre les 3 % de déficit, limite
fixée par les traités européens, avant 2027. Cela s’est d’ailleurs traduit récemment par un
abaissement de la note de la France, et les agences de notation alertent, après cette
dissolution, sur les risques concernant la maîtrise budgétaire de notre pays. Cerise sur le
gâteau pour le président, la Commission européenne devrait ouvrir une procédure contre
la France pour déficit excessif ! Dans ce contexte plus qu’alarmant, le président sait qu’il
se trouve dans une impasse budgétaire et que son gouvernement aurait très
probablement été renversé à l’automne, après le vote d’une motion de censure, au
moment de la discussion sur le budget 2025. Mais la personnalité du président ne se prête
pas à la perspective d’accepter une telle humiliation et un tel désaveu. Cette dissolution lui
permet, pense-t-il, de reprendre la main pour refuser d’assumer sa responsabilité pleine et
entière sur l’impasse budgétaire dans laquelle est plongé le pays et qu’il refilera au
prochain gouvernement, très probablement de cohabitation.
Enfin, les propos tenus par le président, le 10 juin à Oradour-sur-Glane, représentent une
circonstance aggravante qui avaliserait la préméditation de cette dissolution envisagée
bien avant l’élection européenne. « Je prépare ça depuis des semaines, et je suis ravi. Je
leur ai balancé ma grenade dégoupillée dans les jambes. Maintenant on va voir comment
ils s’en sortent… ». Révélés par Le Monde, ces propos, démentis par la présidence, sont
cependant maintenus par la rédaction du journal. En fait, l’élection européenne n’aurait
servi que de prétexte pour cette dissolution car les élections législatives de 2022 n’ont pas
donné une majorité absolue au président, ce qui a entraîné de nombreuses tensions dans
les rapports exécutif/législatif, l’utilisation répétitive du 49-3 par le gouvernement ayant
cristallisé toutes les rancoeurs. Il lui fallait donc essayer de reprendre la main face à la
contestation. Ces propos sont révélateurs non seulement d’un manque de discernement
mais surtout d’une volonté malsaine de transgresser des principes fondamentaux comme
l’intérêt général ou le bien commun, simplement pour laver l’affront subi, ce qui dénote un
exercice pervers, cynique et sans limites du pouvoir. Car ce n’est pas agir pour la France
et le peuple français que de régler ainsi ses comptes. Un président ne devrait pas dire ça.
Un président ne devrait pas faire ça. Ne s’agit-il pas d’un manquement à ses devoirs
manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat (art. 68 de la Constitution) ?
Les conséquences d’une telle décision éruptive, de surcroît à un mois des Jeux
olympiques, pourraient être dramatiques pour la France et les Français. Les mauvais
calculs du président et sa lecture erronée des réalités ainsi que son refus constant de la
critique plongent le pays dans une période d’incertitude, voire de danger extrême. Son
obsession de vouloir à tout prix maintenir jusqu’en 2027 un face à face politique entre
extrême-centre (qu’il représente) et rassemblement national (RN) en cherchant à écarter
tous les autres partis aura été balayée par sa dissolution. En effet, d’un côté, il aura réussi
à unir gauche et extrême gauche qui s’étaient divisées – car incompatibles dans de
nombreux domaines – en un nouveau front populaire (NFP) pour lequel l’antisémitisme est
manifestement devenu un point de détail et la violence un mode d’action pour certains de
ses membres. Restera-t-il uni après les élections législatives ? D’un autre côté, l’alliance
passée entre le RN et une partie des Républicains (LR) aura brisé le cordon sanitaire
établi depuis près de 50 ans entre la droite classique et la droite nationale. Il faut d’ailleurs
rappeler que le programme du RPR dans les années 1990 était identique, sur de
nombreux points touchant à l’immigration, à celui du RN (fermeture des frontières, arrêt
de l’immigration, prestations sociales réservées aux Français). Le diktat instauré et
autorisant l’alliance des gauches et interdisant celle des droites est donc dorénavant
caduc et on peut penser qu’à l’avenir cette dernière pourra s’élargir encore.
Le président de la République a une responsabilité immense dans la crise politique
majeure créée par cette dissolution qui conduira inévitablement à une crise de régime et
même au-delà. En effet, « ayant tué, ayant dissout la majorité présidentielle » distancée
dans les sondages par les deux blocs qu’il aura réussi à mettre sur pied, le président a
politiquement terminé son quinquennat. Sa méthode, ses calculs, le calendrier retenu, la
certitude d’avoir toujours raison, le refus de toute contestation, les haines que suscitent sa
personne le conduisent à être perçu comme celui qui a mis le feu à la maison. Il risque
d’ailleurs, contrairement à ce qu’il affirme, d’essuyer une lourde défaite dans les urnes les
30 juin et 7 juillet prochains qui le contraindra, au mieux pour lui, à la nomination d’un
gouvernement de technocrates dans le cas d’une assemblée nationale sans majorité et
ingouvernable – avec le risque permanent d’un renversement à la suite du vote d’une
motion de censure – et donc l’ouverture d’une période d’immobilisme, au pire à une
cohabitation avec un gouvernement de gauche et d’extrême-gauche ou avec un
gouvernement de l’alliance des droites. La personnalité de M. Macron ne se prête pas à la
perspective d’une cohabitation. Il a ouvert la boîte de Pandore et on ne voit pas comment
il envisage de résoudre ce dilemme dans l’intérêt de l’Etat et de la nation. Se soumettre ou
se démettre, c’est la question qui se posera à lui. L’ancien président du Conseil
constitutionnel, M. Pierre Mazeaud, estime d’ailleurs que le président devrait démissionner
pour sortir du chaos. En fait, en voulant par cette dissolution tendre un piège au RN donné
largement en tête depuis plusieurs mois pour qu’il se heurte aux réalités du pouvoir et
échoue avant l’échéance de la prochaine élection présidentielle prévue en 2027, le
président pourrait s’être piégé lui-même. Il n’avait pas imaginé qu’il aurait contribué si
efficacement à l’unité d’une gauche très divisée jusque-là et à l’alliance d’une droite
impossible depuis 50 ans. « La grenade dégoupillée » lancée maladroitement pourrait en
faire une victime collatérale majeure. Il faut noter, enfin, que même à l’étranger, le
président commence à être inaudible et que son ambition affichée sur le plan international
est en train de perdre en crédibilité et son influence de s’effondrer.
Les Français sont donc appelés à se rendre aux urnes les 30 juin et 7 juillet prochains
pour élire leurs nouveaux députés. Pour les patriotes, les amoureux de la France, tous
ceux qui veulent défendre et pouvoir continuer à transmettre notre héritage historique,
spirituel et culturel, le choix est évident, car il est à présent existentiel : il faut faire barrage
au bloc de gauche et d’extrême-gauche et à celui d’extrême-centre, immigrationnistes tous
deux et alliés objectifs en matière d’immigration extra-européenne incompatible avec nos
valeurs, le premier voulant en faire le nouveau peuple, le second s’en servant pour
détruire la nation. Le moment est cependant grave et si l’alliance des droites obtient la
majorité absolue – ce qui est hypothétique mais souhaitable – ses dirigeants doivent être
conscients des difficultés qu’il faudra surmonter dans une cohabitation engagée à
couteaux tirés avec un président peu disposé à s’effacer, mais également avec une
opposition déchaînée, voire violente à l’extrême-gauche, un contrôle sourcilleux des
juridictions, des pressions de l’UE et des syndicats, des violences possibles dans la rue.
Des garanties pour la mise en application des mesures urgentes annoncées devront être
obtenues avant d’accepter de gouverner sous peine d’échec et de perte de crédibilité.
En tout état de cause, quel que soit le bloc – ou l’éventuelle coalition du centre si aucune
majorité n’est obtenue – qui formera le futur gouvernement, cette cohabitation sera
tempétueuse, voire brutale et dommageable pour la France. Elle est, de plus, contraire à
l’esprit de la Constitution de la Vème République car elle contrevient à la souveraineté
populaire. Est-il, en effet, envisageable d’accepter une situation de blocage pendant au
moins un an avant une nouvelle dissolution ? Une question se pose alors : le président,
responsable devant le peuple, peut-il se maintenir lorsqu’il est désavoué par ce dernier
dans une élection qu’il a lui-même provoquée ? Le 7 juillet prochain au soir, le président
saura s’il est désavoué une seconde fois en moins d’un mois.
Général (2s) Antoine MARTINEZ
Merci mon Général pour ce point de situation limpide. Ce qui m’inquiète, ce sont les organismes derrière tout ça, qui ont soutenu le président avec comme objectif d’affaiblir la France pour la dissoudre dans un magma européen aux ordres des États Unis, cela apparaît de plus en pus clairement (à qui cela profite-t-il?) On a l’impression de revoir le déclenchement de la révolution française où nombre de députés déjà ne représentaient pas vraiment le peuple, mais des cercles de réflexion très bien organisés (voir 7 jours d’Emmanuel de Waresquiel). Un Jacques Attali n’est jamais très loin pour prodiguer ses conseils, il a anticipé la cohabitation (dans les Echos, ces derniers jours) et d’aucuns parlent d’une possible utilisation de l’article 16 par notre président… Bref, nous ne sommes pas au bout de nos peines, ceux qui ont les dents plantés dans le gâteau ne lâcheront pas facilement et je regrette parfois d’être honnête et bien élevé…
Hélas,cela risque d’être un oracle…encore une manière de gagner du temps?..jusqu’au temps qu’on ne rattrape plus… la famille le pen(ible) sont des bourgeoisif,fossoyeurs du gaullisme et le conchit…le jeu de cette(7) famille du grand père à la fille jusqu’au beau fils est de se saborder au dernier moment?…(durafour crémat.,prestation ridicule lors du débat présidentielle 2017,et2022) et enfin immaturité du dernier),que des qi cuits…quand des perroquets se prennent pour des aigles…peut être un jour au vent de l’aube, leur voler dans les plumes…les humains c’est comme les lapins il suffit de s’approcher et de leur parler doucement ,puis ,vous les attraper par les oreilles(mirabeau)….Qui peut valider par la certitude de l’exact que cette élection ne soit pas truquée…
attrapez (désolé pour la faute d’orthograve…)