Et les Chrétiens d’Orient dans tout cela ?

Hassan, le fils d’un voisin, qui terrorise toute sa famille, lance des pierres chez moi; ses parents sont dépassés par cet adolescent qui prétend faire cela au nom de Dieu; il semble obéir à un vague parrain qui ne supporte pas mon existence; ils lisent un même bouquin qui raconte qu’il faut tuer les Juifs et les Chrétiens jusqu’à ce qu’ils s’humilient et paient une dîme (sourate 9-29).

Ses projectiles nous ratent, et à chaque fois je lui donne une correction. Le chef de la police est de mon côté quoi que je fasse, c’est mon parrain d’une loge que l’on appelle la Synagogue de Satan; il m’a même ramené une arme de service, mais chut ! La semaine dernière un de mes enfants a reçu une pierre; j’ai fini alors par tuer Hassan, et je me demande si je ne vais pas occuper la partie sud de leur maison. Ça tombe bien je voulais m’agrandir, je me sens à l’étroit dans la maison d’un autre voisin chez qui je me suis installé il y a quelques années grâce à mon parrain.

Récemment, j’ai d’ailleurs provoqué un incident avec un groupe de crétin que j’ai promu dans cette famille, en m’appuyant sur leur propre boutique. Bref ! Ça été un formidable prétexte pour dégager un peu plus cette famille de chez elle. De toute façon qui n’ose rien à rien, et comme je me prends pour Dieu, et que mon parrain le croit aussi, nous avons décidé d’occuper tout le quartier…Au nom de Dieu bien sûr, et Dieu c’est moi !

En fait ni moi, ni mes voisins ne croyons réellement en Dieu, nous avons nos idoles; mon beau-père confond même Dieu avec son dollar. Il y a bien une famille très implantée dans le quartier qui croit encore en Dieu et son Fils unique, mais ils sont presque tous partis dégoûtés par nous tous. Les derniers qui restent sont des fous ou des martyrs. De toute façon on est tous d’accord dans le quartier sur une seule chose: les dégager ! C’est comme ça, même mon parrain est d’accord, parce que son « business », comme il dit, c’est la baston et le racket en tous genres.

Mon parrain c’est le Parrain.

Nicolas ZAHAR