Pour que l’histoire ne se répète pas…
Voici un discours prononcé à l’occasion du 110ème anniversaire de l’armistice du 11 novembre :
» En ce jour du 11 novembre 2024 cela fait 106 ans que les canons se sont tus. Il a fallu des millions de morts, pour la plupart inutiles pour qu’enfin on cesse d’envoyer des jeunes hommes mourir dans la boue et tout cela pourquoi ? pour des morceaux de terre qu’aujourd’hui plus personne ne revendique, La Lorraine industrielle est ruinée, les mines fermées, la sidérurgie bradée.
Brassens dans sa chanson les deux oncles – chanson qui parlait d’un oncle pro Allemand et un autre pro Anglais, disait :
Qu’au lieu de mettre en joue quelque vague ennemi
Mieux vaut attendre un peu qu’on le change en ami
Mieux vaut tourner sept fois sa crosse dans la main
Mieux vaut toujours remettre une salve à demain
Derrière toutes les guerres il y a des intérêts que l’on cache à ceux que l’on envoie mourir. On transforme en ennemi notre ami d’hier et en ami notre ennemi d’hier mais, derrière des paroles toujours belles, toujours nobles, on voit poindre l’argent et la domination.
On ne fait pas de guerre aujourd’hui dans des pays sans pétrole, sans charbon, sans richesse ; Personne n’attaque un pays pauvre et sans ressource, personne n’agresse le Bangladesh ! On attaque un pays pour lui voler sa terre parce qu’on n’a pas assez de place – comme Hitler et sa « Drang nach Osten » ruée vers l’Est, pour agrandir l’Allemagne, ou pour lui voler ses richesses comme son pétrole au Moyen-Orient. Mais nous faire croire qu’un pays immense, vide de population et dotés de toutes les matières premières dont nous rêvons veut nous attaquer pour nous prendre quoi ? Orwell disait « Il est des stupidités que seuls les intellectuels peuvent croire ».
Ma voisine de 98 ans qui avait connu la seconde guerre mondiale me questionnait : mais comment les Allemands ont-ils pu suivre Hitler ? Je lui répondais « c’est facile, en abreuvant le peuple par les médias de mensonges, de dissimulation et de stupidité.
À l’heure où l’on n’apprend plus l’Histoire mais comment faire de l’argent, on ne peut s’étonner des illusions de guerres franche et joyeuses qui bercent certains dirigeants. Non la guerre c’est une horreur ! Elle ne détruit pas seulement de jeunes hommes, elle détruit des familles, des enfants, des femmes et surtout elle entraine ses malheurs pendant plusieurs générations.
Il n’y a pas à attendre telle ou telle situation meilleure sur le terrain pour négocier, il faut impérativement arrêter les canons dès qu’on le peut, pas après demain, pas demain mais ce jour. Comment comprendre qu’un jour on dise qu’on ne livre pas d’armes pour contraindre un pays à négocier un cessez-le-feu tandis qu’ailleurs et encore plus près de nous, on livre à tour de bras des armes qui peuvent nous entrainer, sans consultation des populations, vers une guerre qui peut nous détruire mais, à coup sûr, ruine notre économie un peu plus chaque jour ?
Je n’ai jamais compris que l’on ne trouve pas d’argent pour les hôpitaux, pour les universités, pour la justice mais curieusement pour la guerre, les crédits sont sans limite.
En rendant hommage ici à ceux dont les noms sont à jamais gravés sur ce monument, je prie pour que plus jamais un seul nom soit ajouté et que l’exemple de leur sacrifice contraigne moralement les dirigeants des pays à comprendre qu’à la guerre, il n’y a que des perdants. »
Jacques Brel – La statue (Live à l’Olympia, 1961) :
https://www.youtube.com/watch?v=90G_DR3hyxk
Le pacifisme n’est certes pas toujours la solution – la paix , il faut la vouloir des deux côtés – mais il est bien rare que les fauteurs de guerre soient prêts à en mesurer les conséquences pour leur peuple et eux-mêmes, à défaut de penser à l’adversaire du jour… Sun Tzu rappelait sagement qu’il ne fallait jamais oublier que l’ennemi du jour pouvait être l’allié de demain et donc s’astreindre à la modération tant à l’heure de la victoire qu’au cours du combat dans le traitement à lui accorder.