Le Nord-Coréen, nouvelle arme de « falsification massive »
Depuis les fameuses « armes de destruction massive » de Saddam, toutes les personnes
exemptes d’aveuglément idéologique savent à quoi s’en tenir sur les affirmations américaines
et la façon dont ces affirmations sont répandues, c’est à dire au moyen de médias et de
journalistes manipulés ou à l’honnêteté douteuse.
Ces « armes de Saddam » ont permis aux USA d’attaquer, au mépris des Lois internationales
un pays souverain même si son gouvernement n’était pas conforme à notre modèle.
Mais déjà pour attaquer illégalement et sans mandat de l’ONU la Serbie en mars 1999, l’OTAN
avait parlé de « génocide de 850.000 Kosovars », qui furent retrouvés intacts bien après
l’offensive. Mais les opinions publiques occidentales avaient avalé la pilule et oublié ce « léger
décalage » avec la réalité..
Puis, dans le conflit qui a consisté à déstabiliser la Syrie, on note qu’à chaque avancée des
troupes gouvernementales, comme par hasard une attaque chimique survenait et permettait
aux puissances militaires occidentales de frapper l’armée de Bachar-el-Assad pour en ralentir
la progression contre les « démocrates » transformés ultérieurement en djihadistes. Le
rapport Postol cosigné par le chef de la formation des contrôleurs de l’ONU concernant les
armes chimiques et le président du Massachussett Institut of Technologie (MIT) concluait
qu’après étude, ces obus chimiques, sans en déterminer l’origine, n’avaient pu être tirés
depuis les lignes tenues par l’armée syrienne. Là encore, qu’importait la vérité, l’essentiel
résidait dans l’acceptation par les opinions occidentales d’un interventionnisme sans mandat.
On pensait avoir atteint le summum lors de l’affaire Libyenne avec les fameuses « colonnes
de chars de Kadhafi » qui allaient « génocider Bengazi », colonnes qu’un rapport ultérieur du
parlement britannique allait confirmer qu’elles n’avaient jamais existé, ainsi que les « hordes
de mercenaires africains de Kadhafi » qui violaient en masse et qu’un rapport ultérieur
d’Amnesty International (retiré rapidement de l’internet !)allait déclarer comme imaginaire
mais avait permis encore une fois d’attaquer illégalement un pays souverain.
À chaque fois ces opérations se terminaient par un désastre humain. Le Kosovo arraché par la
force à la Serbie, vieille alliée traditionnelle de la France et confié à un groupe dont des
dirigeants seront poursuivis ultérieurement par le TPI pour crimes de guerre, l’Iraq dont la
dévastation allait entrainer la création de Daesh avec les conséquences que l’on connaît
particulièrement en France (Charlie hebdo, Merha, le stade de France, le Bataclan, Nice etc.),
la Syrie avec ces populations anéanties par l’État Islamique, ces femmes Yazidis réduites en
esclavages sexuels, ces décapitations vidéo, ces djihadistes munis de papiers français de
retour en métropole etc.
Aujourd’hui, en Ukraine, cette « sale guerre » est entretenue en prétendant que la Russie veut
annexer toute l’Ukraine, voire attaquer la Pologne, l’Allemagne, la France puis pourquoi pas
la planète mars ! Rappelons qu’en 1940 l’Allemagne nazie avait attaqué la France de 44
millions d’habitants avec 1,5 million de soldats. L’Ukraine de 2022 comptait aussi 44 millions
d’habitants et l’attaque Russe comportait 160 à 200 000 hommes (sources OTAN). Dire que
Poutine voulait annexer toute l’Ukraine ne peut convaincre que des incultes ou des naïfs. Il
est préférable de croire George Friedman, patron d’une entreprise de renseignement
travaillant pour le gouvernement américain et qui énonçait dès 2015 qu’il fallait entreprendre
une guerre contre la Russie par le biais de l’Ukraine. En effet, déclarait-il à Chicago, l’alliance
économique entre l’Europe, particulièrement l’Allemagne et la Russie serait une catastrophe
pour l’hégémonie américaine qui n’aura plus d’emprise sur l’Europe ! La messe est dite.
Angela Merkel et Français Hollande l’ont avoué, les accords de Minsk n’avaient pour objectif
que de préparer la guerre contre la Russie.
Aujourd’hui, malgré les milliards de $ et d’euros engloutis en Ukraine, la Russie avance et
finalement obtient militairement plus d’avantages que les accords de Minsk ne lui en
accordaient ! L’avancée récente dans le Donbass, les échecs des offensives ukrainiennes
mettent en grande difficulté ce pays pour négocier car tout le monde sait qu’il faudra tôt ou
tard négocier. On ne peut pas vaincre un pays qui a 6.000 têtes nucléaires, une avance
technologique certaine en matière de missiles et une résilience que démontre tous les conflits
qu’il a connus dans son passé et qui se sont terminé par la débâcle de ses adversaires !
Pour ne pas perdre la face et, en dernier recours, au risque d’une escalade susceptible de nous
entrainer dans l’apocalypse, les pays liés à l’OTAN veulent s’impliquer plus avant au détriment
des centaines de milliers de morts ukrainiens. Pour cela, il faut avoir, sinon le soutien, du
moins le silence des opinions publiques. Et voici donc l’arrivée des soldats Nord-Coréens.
Personne n’en doute, tout le monde, sans hésitation ou interrogation reprend l’information
comme quasiment officielle. Personne ne les a réellement vus, personne n’en a capturé un
seul, pas même un seul cadavre mais, soyez en sûrs, ils sont là puisque ceux qui vous le disent
sont les mêmes que ceux qui ont cherché les 850.000 Kosovars, les armes de Saddam, les obus
chimiques de Bachar, les colonnes de chars et les hordes de mercenaires africains de Kadhafi.
Avec un minimum de réflexion, peut-être y a-t-il en observateur des officiers supérieurs Nord-
Coréens en formation, probablement autant que des observateurs français, britanniques,
polonais côté ukrainien ? Mais des soldats ce serait extrêmement risqué pour le pouvoir de
Kim. En effet, ces hommes qui ne savent pas ce qu’est un supermarché, un smartphone, du
beurre à volonté, des médicaments à profusions, des voitures particulières, des scooters, des
trottinettes électriques, des tablettes, des chaines hifi, des habitations dotées du confort,
imaginons ce que provoquerait cette découverte quand ils rentreront chez eux ! Cela
sonnerait le glas du régime, tous comme l’ouverture des frontières et de la liberté d’aller et
venir a effondré le régime soviétique.
Si nous étudions factuellement les déclarations de Poutine, loin d’avoir affaire à un être
imprévisible, bien au contraire nous apprenons que dès 2008 il déclarait que l’avancée de
l’Otan représentait un risque de guerre « Nous ferons tout pour l’éviter mais si l’on nous
contraint à la faire nous la ferons » dont acte. Il renouvelait en 2014 en affirmant que l’entrée
de l’Ukraine dans l’Otan signifierait la guerre, dont acte. Alors prendre ses menaces pour des
postures semble un pari plus que risqué.
Malgré tout, hélas, nous devons constater qu’à chaque fois que les opinions publiques ont été
induites en erreur ou tout simplement manipulées par des informations falsifiées comme
celles décrites ci avant, cela s’est toujours terminé dramatiquement pour les pays de l’Ouest.
Si nos gouvernants apprenaient l’Histoire au lieu de prétendre connaître l’économie, nous
éviterions probablement la ruine voire le grand désastre qui nous menace ?
Angela Merkel et Français Hollande l’ont avoué, les accords de Minsk n’avaient pour objectif
que de préparer la guerre contre la Russie.
Aujourd’hui, malgré les milliards de $ et d’euros engloutis en Ukraine, la Russie avance et
finalement obtient militairement plus d’avantages que les accords de Minsk ne lui en
accordaient ! L’avancée récente dans le Donbass, les échecs des offensives ukrainiennes
mettent en grande difficulté ce pays pour négocier car tout le monde sait qu’il faudra tôt ou
tard négocier. On ne peut pas vaincre un pays qui a 6.000 têtes nucléaires, une avance
technologique certaine en matière de missiles et une résilience que démontre tous les conflits
qu’il a connus dans son passé et qui se sont terminé par la débâcle de ses adversaires !
Pour ne pas perdre la face et, en dernier recours, au risque d’une escalade susceptible de nous
entrainer dans l’apocalypse, les pays liés à l’OTAN veulent s’impliquer plus avant au détriment
des centaines de milliers de morts ukrainiens. Pour cela, il faut avoir, sinon le soutien, du
moins le silence des opinions publiques. Et voici donc l’arrivée des soldats Nord-Coréens.
Personne n’en doute, tout le monde, sans hésitation ou interrogation reprend l’information
comme quasiment officielle. Personne ne les a réellement vus, personne n’en a capturé un
seul, pas même un seul cadavre mais, soyez en sûrs, ils sont là puisque ceux qui vous le disent
sont les mêmes que ceux qui ont cherché les 850.000 Kosovars, les armes de Saddam, les obus
chimiques de Bachar, les colonnes de chars et les hordes de mercenaires africains de Kadhafi.
Avec un minimum de réflexion, peut-être y a-t-il en observateur des officiers supérieurs Nord-
Coréens en formation, probablement autant que des observateurs français, britanniques,
polonais côté ukrainien ? Mais des soldats ce serait extrêmement risqué pour le pouvoir de
Kim. En effet, ces hommes qui ne savent pas ce qu’est un supermarché, un smartphone, du
beurre à volonté, des médicaments à profusions, des voitures particulières, des scooters, des
trottinettes électriques, des tablettes, des chaines hifi, des habitations dotées du confort,
imaginons ce que provoquerait cette découverte quand ils rentreront chez eux ! Cela
sonnerait le glas du régime, tous comme l’ouverture des frontières et de la liberté d’aller et
venir a effondré le régime soviétique.
Si nous étudions factuellement les déclarations de Poutine, loin d’avoir affaire à un être
imprévisible, bien au contraire nous apprenons que dès 2008 il déclarait que l’avancée de
l’Otan représentait un risque de guerre « Nous ferons tout pour l’éviter mais si l’on nous
contraint à la faire nous la ferons » dont acte. Il renouvelait en 2014 en affirmant que l’entrée
de l’Ukraine dans l’Otan signifierait la guerre, dont acte. Alors prendre ses menaces pour des
postures semble un pari plus que risqué.
Malgré tout, hélas, nous devons constater qu’à chaque fois que les opinions publiques ont été
induites en erreur ou tout simplement manipulées par des informations falsifiées comme
celles décrites ci avant, cela s’est toujours terminé dramatiquement pour les pays de l’Ouest.
Si nos gouvernants apprenaient l’Histoire au lieu de prétendre connaître l’économie, nous
éviterions probablement la ruine voire le grand désastre qui nous menace ?
P Mulsant est ancien officier du renseignement intérieur
Quelle clarté, quel bon sens, quelle démonstration convaincante! Merci pour cette lettre.