L’heure des choix
En politique, tout n’est qu’affaire de choix et pour paraphraser Pierre Mendès-France qui, en 1953, identifiait les difficultés de la IVème République : « C’est la multiplicité et le poids des tâches qu’il entend assumer à la fois : reconstruction, modernisation et équipement, développement des pays d’outre-mer, amélioration du niveau de vie et réformes sociales, exportations, guerre en Indochine, grande et puissante armée en Europe, etc. Or, l’événement a confirmé ce que la réflexion permettait de prévoir : on ne peut pas tout faire à la fois. Gouverner, c’est choisir, si difficiles que soient les choix. »
« Gouverner, c’est choisir… » « On ne peut pas tout faire à la fois. »

Ces deux phrases nous renvoient à une forme de sagesse dans l’art de gouverner et de décider. « Ne pas confondre vitesse et précipitation » pourrions-nous ajouter. Nous sommes bien loin de l’agitation brouillonne du brasse-bouillon élyséen qui prône encore aujourd’hui son pseudo-concept du « en même temps » dont les effets dévastateurs sur notre économie et plus particulièrement sur le budget de l’Etat inquiètent désormais des Français brutalement sortis de leur torpeur et se demandant comment en l’espace de sept ans une clique de jeunes prétentieux VRP de la mondialisation a pu nous entraîner au bord du précipice.
Contrairement à ce qui peut être claironné ici ou là par les défenseurs de la Macronie, les bonnes années budgétaires de l’après-guerre jusqu’à la fin des années 70 illustraient cette gestion en bon père de famille et le sentiment qu’un Franc engagé dans la dépense publique devait revenir au citoyen français. Il ne serait jamais venu à l’idée d’un Antoine Pinay ou d’un Maurice Couve de Murville, tous les deux anciens ministres des finances, d’engager les générations futures sur des budgets largement déséquilibrés et obérer par une dette devenue hors de contrôle les chances de développement du pays.
Il est certain que la situation a profondément changé. J’en conviens. Nous ne disposons plus de souveraineté monétaire, politique, législative… Et les intérêts privés se sont largement substitués à l’intérêt général surtout depuis l’avènement de cette Commission bruxelloise composée d’inconnus non élus, subissant et succombant à toutes les pressions effectuées par ces lobbys transnationaux. A ce propos, les nations, aussi, sont sur le point de disparaître…
Le contexte de crise internationale notamment depuis le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine a mis en évidence quarante années d’errements politiques, de tromperies, de duperies en nous faisant croire que le fédéralisme européen était la seule voix possible pour maintenir la paix sur le vieux continent. Que les choix d’organisation économique avec la suppression des frontières, la libre de circulation des personnes et des biens pour le bon plaisir des marchés, surtout financiers, étaient la panacée et apportaient nécessairement la richesse. Pour quelques-uns, c’est indiscutable. Pour la majorité des populations, c’est plutôt la soupe à la grimace. Entre déclassement social et accroissement de la pauvreté, tout le monde serre les fesses pour ne pas tomber et essaie tant bien que mal de se raccrocher au wagon de queue d’un train lancé à toute allure. On se croirait dans le film « Snowpiercer »…
Notre seconde classe Amiénois a pourtant décidé de nous entraîner avec lui dans une nouvelle folie. Depuis maintenant un peu moins de deux ans, il fredonne à nos oreilles la petite rengaine de la préparation du pays à une économie de guerre et nous demande d’accepter l’idée d’orienter désormais les crédits mais surtout notre épargne vers l’industrie de l’armement et nos armées.
L’effort est louable mais compte tenu des délais de production, de livraison des armes, de préparation de toute une classe d’âge, n’est-il pas déjà trop tard ? Un peu comme en 40…
Cette nouvelle politique ne peut se faire sans casser des oeufs, et notamment sans entériner le fait que notre modèle social risque tout simplement d’être balayé par la tempête guerrière.
Ce n’est pas un scoop mais à budget globalement constant, les arbitrages ont toujours consisté à orienter les crédits vers des dépenses sociales au détriment des dépenses militaires (et inversement), des dépenses d’éducation vers la santé (et inversement) etc… Et je ne vous apprends rien non plus en revenant sur le tragique de notre situation budgétaire dont il est à peu près certain que le dérapage du déficit s’établira à environ 6 % pour 2025.
« On ne construit pas une société forte sur des choix mous » disait Madelin. il aurait pu ajouter que l’on ne construit pas une société forte en l’appauvrissant. Ce qui nous attend… Car quoiqu’en disent les pourfendeurs de cet idéal, notre modèle social a son utilité : il crée de la cohésion. Demandez aux anglais ou aux américains ce qu’il pense de leur système de santé par exemple…
Alors oui, nous en sommes arrivés à l’heure de choix cruciaux et pour ceux qui en doutent encore, notre ennemi est à l’intérieur et pour reprendre les mots de Victor Hugo : « Il vient une heure où protester ne suffit plus : après la philosophie, il faut l’action. »
Amitiés patriotes
P.MAGNERON
Il faut baisser le budget de l’Armée pour augmenter celui de la Défense c’est à dire de l’arme nucléaire sous toutes ses formes, tactiques et stratégiques, et portées par tous vecteurs. Les Armées Européennes ne doivent tenir que 48H pour permettre au chef de l’Etat français de choisir entre l’utilisation de l’Arme nucléaire et la capitulation. Par contre la protection nucléaire française doit couvrir l’Europe entière et les pays Européens contribuer à son développement en sorte qu’elle devienne la première du monde par la qualité sinon par la quantité. Cette solution beaucoup moins onéreuse qu’un réarmement conventionnel général permettrait donc de mieux effectuer l’indispensable transition écologique et financer la lutte contre le réchauffement climatique.
En outre elle placerait la France à sa place c’est à dire la première des nations Européennes, la seule à disposer d’une force nucléaire indépendante.
Il nous faut conclure des accords politiques et stratégiques avec la Fédération de Russie afin de bénéficier de l’abri de son bouclier nucléaire face à la coalition nazie autour de l’Ukraine et de l’OTAN.
Petit problème:
« L’Europe entière »? De l’Atlantique au détroit de Bering (l’Oural n’a jamais été qu’une limite arbitraire et, dans la bouche du Général, une formule de politesse envers les Etats-Unis dont l’Alaska n’est qu’à quelques encablures)? Ou bien, comme je crains de le comprendre, limitée à l’illégitime UE, fruit de la trahison délibérée des élus de la Nation avec le répugnant traité de Lisbonne, en pleine connaissance de cause après l’échec du referendum? Les intérêts financiers de la ploutocratie étant en jeu, les consignes étaient passées et les politicards, sachant qui commande réellement dans nos démocraties « libérales », connaissaient les risques pour leurs carrières en cas de velléité d’indépendance…
L’Ultima Ratio nucléaire est par essence NATIONAL et donc crédible uniquement si nos intérêts vitaux – au sens le plus strict, le plus égoïste, disons-le crument – sont immédiatement menacés et la décision entre les mains d’un Président digne de ce nom, c’est-à-dire au patriotisme, au courage et à la volonté indiscutable en cas de péril. Un vulgaire satrape de la filiale « européenne » de la multinationale nord-atlantique (ce qu’elle n’est pas près de cesser d’être, trumpisme ou pas à la maison-mère, malgré les états d’âme actuels de la valetaille bruxelloise) ne me parait guère crédible dans un tel rôle, surtout vu de Moscou (puisque c’est bien du « péril russe » qu’il s’agit -« What else? ») où l’on a appris à mépriser ce petit monde dégénéré et son agitation impuissante et jacassante de cage aux folles…
L’heure des choix est là. Il est curieux de constater que le silence est grand chez ceux qui nous gouvernent ou aspirent à gouverner alors la prise de parole et d’analyse sont franches et fortes chez nos anciens
A croire que l’expérience, la culture historique ne sont pas vaines quand la mer devient mauvaise