SARKOZY INNOCENT ? VRAIMENT ?
Par Fantomas, le vengeur masqué
Voici donc venu le τέλος pour Nicolas Sarkozy. Ce petit génie de l’Élysée, ce roi du bling-bling qui nous a tant fait rêver avec ses montres Rolex et ses amitiés exotiques. Un roi de la finesse aussi, l’auteur du : « casse-toi pôv-con », vous souvenez vous ? Ca y est ! Ce rustre est enfin condamné pour ses méfaits à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen de sa campagne, avec exécution provisoire. Mais voyons, comment ose-t-on toucher à ce quasi- « demi-dieu » de la droite française ? CNews crie au complot avec toute la Sarkozie coalisée qui pleure des larmes de crocodile. Et pourtant … les juges, ces rabat-joie, ont osé toucher à la « statue du (petit) commandeur », à leur « parrain ». Pendant ce temps la gauche se réjouit et se vautre dans l’ordure. Ils l’ont eu. Enfin ! Tout ce joli monde se déchire et s’insulte copieusement. La Vème est en phase terminale et sombre avec la France dans un tohu-bohu digne des farces les plus tragiques.

Plongeons donc dans ce feuilleton politico-judiciaire avec un sourire en coin, parce qu’après tout, c’est du grand spectacle et nous n’allons pas être déçus.
Une condamnation pour association de malfaiteurs ? Évidemment que c’est justifié !
Le tribunal n’y va pas de main morte, il faut le dire : Sarkozy est reconnu coupable d’association de malfaiteurs en vue de commettre une corruption active et un trafic d’influence. On aimerait tout de même la même sévérité pour les racailles et les OQTF meurtriers. Mais ce n’est pas une raison. Les attendus semblent limpides comme du pétrole ou la Seine en période de crue avant le bain de pieds d’Hidalgo : entre 2005 et 2011, notre ex-président aurait participé à un pacte de corruption avec Mouammar Kadhafi. Oui, ce même Kadhafi qu’il bombardera en 2011 : on appelle ça la reconnaissance de dette version napalm. Une bonne vieille méthode d’effacement de la dette à l’efficacité éprouvée. Il faudra d’ailleurs repenser à cette méthode salutaire pour régler le problème de la dette française qui ne cesse d’augmenter.
Résumé des faits, selon les juges : entre les salons dorés du ministère de l’intérieur puis de l’Elysée et les tentes bédouines de Tripoli puis de la place de la Concorde, un marché se noue. Sarkozy sollicite et accepte un financement pour sa campagne présidentielle de 2007. En retour, il négocie l’arrêt des poursuites contre Abdallah Senoussi, beau-frère de Kadhafi et commanditaire présumé de l’attentat du vol UTA 772 en 1989. Les preuves ? Des témoignages concordants (Ziad Takieddine, Abdallah Al-Senoussi), des documents libyens authentifiés, des mouvements bancaires suspects (comme ces 500 000 € vers Claude Guéant), et même un carnet de l’ex-ministre libyen du pétrole listant les versements. Une chaîne de preuves solides, pas un vague ragot de bistrot, comme on voudrait nous le faire croire.
Les juges écrivent noir sur blanc : « L’existence d’un pacte corruptif est établie au-delà de tout doute raisonnable ». Traduction : Sarkozy n’a pas juste pris le thé avec Kadhafi, il a négocié des avantages personnels et politiques contre des faveurs judiciaires et diplomatiques au détriment de la France. Les juges n’ont pas vraiment le choix. Car les faits sont les faits. Mais on les sent gênés tout de même : car ils savent que toute la presse de droite, coalisée avec la Sarkozie va bientôt se déchainer et les trainer dans la boue … Et en effet, CNews, que nous apprécions pourtant d’habitude, parle de « persécution politique » !
L’exécution provisoire ? Parfaitement justifiée bien sûr ! Mais pourquoi seulement pour Sarko et Marine ?
Au vu de la gravité des faits constatés, la Cour ordonne l’exécution provisoire : pas d’appel suspensif. En prison, directement ! Comme au Monopoly, sans passer par la case départ ni toucher 20.000 francs. Pourquoi ? Les juges expliquent :
le risque de récidive plane. Car Sarkozy n’est pas un primo délinquant – c’est un récidiviste invétéré : il a déjà été condamné en 2023 dans l’affaire Bygmalion à douze mois de prison dont six avec sursis (en première instance certes – il a fait appel) et aussi en appel en 2023 dans l’affaire dite « des écoutes » (affaire « Bismuth ») à 3 ans de prison dont un an ferme sous bracelet électronique. Il y aurait risque de corruption pour le futur procès en appel selon les juges. La « gravité exceptionnelle des faits » – un ancien chef de l’État qui aurait vendu la justice française à un dictateur sanguinaire – exige selon eux une réponse ferme pour « préserver l’ordre public » nous dit-on : laisser un tel personnage en liberté risquerait de banaliser la corruption au sommet de nos institutions et sert d’exemple à toute une classe politique pourrie. Dont acte !
Et ironie du sort : en 2003, alors ministre de l’Intérieur, Sarkozy défendait la loi Perben II qui élargissait l’exécution provisoire des peines. Il déclarait alors, le 3 septembre 2003 à l’Assemblée : « L’exécution provisoire est une mesure de justice, pas de vengeance. Elle garantit l’ordre public et protège la société. ». Mais encore le 13 janvier 2004 : « Nous avons trop longtemps vécu avec une justice qui condamne, mais n’exécute pas. Avec Dominique Perben, nous mettons fin à cette hypocrisie. Une peine prononcée, c’est une peine appliquée. Et quand il y a danger pour la société, l’exécution doit être immédiate ». Et aussi : « Quand un délinquant est condamné à de la prison ferme, il faut que la peine soit exécutée, et exécutée vite. On ne peut plus tolérer que des condamnés restent en liberté pendant des mois, voire des années, en attendant un appel. C’est une prime à la récidive. ». Aujourd’hui, il crie au scandale, bracelet électronique au poignet, reprenant mot pour mot les arguments de ses opposants d’alors : « atteinte à la présomption d’innocence », « humiliation », « justice expéditive ». Le même qui applaudissait cette mesure quand elle frappait les « racailles » la dénonce quand elle le touche. Mais rappelons tout de même que l’exécution provisoire est une invention gauchiste qui n’est pas nouvelle : elle fut portée en 1791 par l’Assemblée nationale constituante, sous l’impulsion de Duport, Le Chapelier et Robespierre (et oui !), dans le Code pénal de 1791 (en son article 17), pour garantir l’ordre public face aux contre-révolutionnaires et aux nobles émigrés. Ironie : la mesure qu’il qualifie aujourd’hui de « totalitaire » fut conçue pour défendre la Révolution. Sarkozy, victime de sa propre loi… et de l’Histoire. Je suis contre, bien sûr. Mais lui, l’homme de la soi-disant droite qui pactisait alors avec la gauche contre « l’affreux » FN, il était pour … mais seulement pour les autres. Danton, Hébert et Robespierre aussi. Comme le dit la fable : « Tel est pris qui croyait prendre ». Faut-il donc pleurer ?
Mais sur CNews et dans toute la Sarkozie, c’est la révolte. « Scandale ! Complot judiciaire ! » hurle Pascal Praud, les yeux rougis par l’émotion : « il est présumé innocent », « l’exécution provisoire est un scandale », clame-t-il. Haro sur les juges ! Alors à ce compte-là pourquoi ne pas libérer Cédric Jubillar de sa détention provisoire – il a fait appel et est présumé innocent aussi, non ? Donc on ne comprend pas. Certes, ce personnage trouble a été condamné en première instance pour avoir assassiné sa femme, c’est donc très grave aussi. Donc pour les juges dont le boulot est d’appliquer la loi, c’est tous dans le même sac ! Allez hop ! Mais la Sarkozie coalisée n’en reste pas là : elle invoque alors des arguments qu’elle pense sérieux … ou, disons plutôt « créatifs » : l’association de malfaiteurs n’existerait pas dans le cas de notre ami, car Nicolas Sarkozy n’a pas été condamné pour corruption ou recel. Faux, malheureusement pour l’intéressé. L’article 450-1 du Code pénal définit en effet l’association de malfaiteurs comme un accord en vue de préparer un crime, même si le crime final n’est pas consommé – exemple : la préparation d’un attentat terroriste qui n’aurait pas eu lieu. Ce qu’a fait Sarkozy, serait-ce donc aussi grave que du terrorisme ? La Cour a jugé l’accord prouvé, point final ! Et bouclez-la tous maintenant, vous qui ne connaissez pas les lois ! N’en déplaise à Pascal Praud que nous aimons bien d’habitude mais qui nous surprend ici tout de même un peu dans une sorte de deux poids deux mesures complice. OK, on a compris : il travaille pour Bolloré qui soutient Sarko – il faut bien bouffer aussi. Nous lui pardonnerons donc. A Bolloré aussi, vu tout ce qu’il fait pour combattre le gauchisme.
Autre argument de poids avancé par la Sarkozie toute entière : le document révélé par Mediapart (note de Moussa Koussa) d’où est partie toute l’affaire serait un faux – notable incertitude des juges à ce sujet. Ce qui entacherait toute la procédure de nullité. Diable ! Je serais presque convaincu. Mais c’est encore faux, malheureusement ! Les experts ont authentifié la signature, et d’autres preuves, celles si tout à fait authentiques, corroborent les éléments du document incriminé. Mediapart, ignoble officine gauchiste que nous détestons aussi bien sûr, a à juste titre déterré un fil d’Ariane vers la vérité – cela change un peu de leurs habitudes il faut le dire, car ce torchon trotskiste n’est habituellement qu’un tissu d’âneries et de saloperies orienté. Bref, CNews transforme une condamnation solide en « fake news judiciaire ». On croirait regarder une émission de télé-réalité où le méchant est toujours le juge (même s’il l’est parfois, il faut bien le reconnaître, pour l’avoir appris à mes dépens). Quoiqu’il en soit, nous sommes divertis et c’est ce qui compte. Merci.
L’image de la France ? C’est Sarkozy qui l’a piétinée, pas les juges !
Quand CNews gémit avec des tremolos dans la voix que « mettre Sarkozy en prison ternit l’image de la France », c’est presque touchant. Je dis bien « presque ». Parce que, soyons sérieux : qui a sali ici la Ve République et la France ? Ce n’est pas la justice qui a négocié avec Kadhafi. Ce n’est pas le tribunal qui a vendu des postes de magistrat à Monaco (affaire des « écoutes »). C’est Sarkozy et son staff qui ont, en quelque sorte, transformé l’Élysée en succursale de Tripoli (rappelez-vous de la tente du vilain colonel plantée dans le jardin de l’Elysée : comme c’était joli !), puis en « agence de lobbying pour dictateurs ».
Malheureusement pour ces condottieres très créatifs de la politique, et heureusement pour nous, les juges, eux, font (parfois) leur boulot : appliquer la loi à un ex-président, c’est un peu normal non ? C’est aussi ça, la grandeur de la France : personne n’est au-dessus des lois, même pas le « roi » du Fouquet’s. Et ils vont bien sûr le lui faire savoir illico en l’envoyant en prime, goûter les joies de la diversité sociale et ethnique !
N’oublions pas les victimes
Alors ? Le président déchu victime d’un complot des juges ? Rien n’est moins sûr. En revanche, il y a d’autres victimes : les vraies, celles dont personne ne parle. Le 19 septembre 1989, le vol UTA 772 explose au-dessus du désert du Ténéré. 170 morts, dont 54 Français. L’enquête désigne Abdullah Senoussi comme le commanditaire. Sarkozy, en 2007, négocie avec Khadafi l’abandon des poursuites contre lui… en échange de quoi ? Ne nous prenez pas pour des cons. On comprend très bien pourquoi. Les juges aussi. Les familles des victimes aussi. Elles qui n’ont jamais eu de justice pleine et entière. Elles ont vu l’assassin de leurs proches blanchi, protégé, pour tenter de favoriser un futur candidat à l’élection présidentielle.
Comment ne pas s’associer à leur peine ? Ce vendu s’est assis sur leurs souffrances, sur les cercueils, sur la mémoire. Voilà la vérité. Et c’est sans doute son plus grand crime. Pendant que CNews, pourtant si prompte à faire le procès d’une justice laxiste qui oublie, il est vrai, si souvent les victimes, pleure ce « grand homme » toutefois pas très long il faut bien le dire, ces familles en quête de réparation pleurent toujours leurs morts. Et elles ont raison de crier leur douleur. Pensons à elles. Et honte à tous ceux qui les ignorent.
Haute trahison ? Oui : ouvrons le dossier !
Coupable ou non du financement libyen, Sarkozy devrait-il être jugé pour haute trahison devant la Haute Cour ? « That is the question ». La liste de ses trahisons et de ses abandons est longue, en effet – certains disent même plus longue que sous Vichy. Mais nous trouvons cela exagéré, même s’il faut rappeler ici que Vichy a fort heureusement échoué dans sa tentative de vendre la France à l’Allemagne, contrairement à Sarkozy.
Prenons d’abord le Traité de Lisbonne : après le « non » des Français au référendum de 2005 sur la constitution européenne, Sarkozy et sa bande font voter le traité par le Parlement, transférant des pans entiers de notre souveraineté – à l’Union Européenne. Contre la volonté populaire, mais aussi en violant les prérogatives de son mandat qui consistent d’abord et en premier lieu à garantir la souveraineté française et l’intégrité du territoire. Viendra ensuite la réintégration de la France dans le commandement intégré de l’OTAN, avec pour conséquence la fin de l’indépendance militaire française restaurée par le Général de Gaulle avec beaucoup de courage – la France redevient vassale des États-Unis. Mais Sarkozy n’en resta pas là : la vente de 600 tonnes d’or par la Banque de France fut son forfait suivant : des réserves stratégiques bradées, sans explication. Mais cela n’a certainement pas été perdu pour tout le monde et nous serions intéressés de connaître l’identité des acheteurs finaux. Notons que cela fait tout de même 75 milliards d’euros de manque à gagner au cours de l’or actuel – une paille ! Sans oublier la privatisation des autoroutes chèrement payées par les Français : 15 milliards d’euros de recettes de péages annuels offerts à Vinci & Co sur un plateau pour … quelques milliards seulement. Elle n’est pas belle la vie ? Un hold-up certes « légal », malheureusement : ses copains et les coquins qui les entourent se sont réjouis à juste titre de ce magnifique cadeau qui donnera des idées à d’autres ensuite – Alstom, ça vous dit quelque chose ? … je ne vous fais pas de dessin. Belle continuité dans la gestion de l’Etat par ces fripouilles. Enfin, tout ceci n’est que bagatelle, comparé à ce qui vient maintenant : car l’homme du Karcher s’empressa une fois élu de continuer avec force la politique d’immigration de masse de ses prédécesseurs et son corollaire, l’islamisation, avec une amplification de la politique d’ouverture des frontières, tout ceci en dépit des intérêts fondamentaux de la Nation. Le tout en stigmatisant une extrême droite lucide mais affreusement coupable de l’inacceptable antisémitisme, « détail » à l’appui. Résultat : « Les occupants » d’aujourd’hui sont grâce à eux beaucoup plus nombreux et installés que ceux de 39-45. Mais Hollande et Macron ont fait pire, donc tout va bien !
Ces faits, s’ils étaient jugés comme atteintes à la souveraineté nationale, justifieraient l’application de la peine capitale (article 411-1 du Code pénal). Un bracelet électronique en or massif, à ses frais n’y suffirait donc pas. Et évidemment, on n’exécute plus … heureusement pour Sarkozy. Mais une perpétuité réelle dans un quartier de haute sécurité … voilà sans doute une idée intéressante et juste, à creuser …
Deux poids, deux mesures : la justice aurait un « cœur » qui bat à gauche
La justice aurait donc parfaitement raison, j’en ai très peur pour notre ami Nicolas. Et pourtant… il faut le dire : elle serait malade, contaminée par un biais idéologique, problème potentiel très discuté publiquement. Sarkozy, Fillon, Le Pen ? Traqués systématiquement. Exécution provisoire, perquisitions médiatisées, condamnations en fanfare. Mais à gauche ? Silence radio ou peines symboliques. L’affaire Urba : un système de financement occulte du PS via des marchés publics truqués. Des centaines de millions de francs détournés. Résultat ? Quelques condamnations avec sursis, des amendes ridicules, et aucun responsable de premier plan en prison. Henri Emmanuelli ? 18 mois avec sursis. Gérard Monate ? 6 mois seulement. Et le PS ? Toujours debout : malgré ses scores minables, il défie les lois de la démocratie. Jean-Luc Mélenchon ? Enquête sur ses assistants parlementaires européens (soupçons de 500 000 € détournés). Perquisition musclée en 2018 ? Oui. Suites ? Rien. Classement sans suite partiel, procédure au ralenti. Pendant ce temps, Fillon, revêtu du costume de la morale (il en a d’ailleurs plusieurs très élégants et forts chers mais heureusement achetés par des « mécènes » – car c’est un homme de goût et aussi très cultivé), dénoncé à la justice par un certain Robert Bourgi ami de Sarkozy (sur ordre ? – comme c’est « amusant » la politique décidément), était déjà condamné pour beaucoup moins et très rapidement bien sûr. Comme nous aimons cette efficacité judiciaire si spontanée ! Voilà quelqu’un qui vendit son destin de président et celui de la France pour quelques morceaux de tissu. Quel dommage ! Il aurait certainement été bien moins nocif que Macron. Nous le regretterons donc malgré ses vices. Pour Marine Le Pen ce fut plus long il est vrai, mais cela valait la peine d’attendre : condamnation éclatante en 2025 seulement après huit très longues années de tortures judiciaires, mais avec la cerise sur le gâteau de l’exécution provisoire bien sûr, etc… etc …. Alors deux poids, deux mesures ?
Les juges de gauche – souvent membres du Syndicat de la Magistrature, dont certains sont les auteurs du « murs des cons » – se délectent très probablement du sort de toutes ces victimes de droite de l’efficacité judiciaire enfin retrouvée. Fillon ? Sa condamnation n’était sans doute qu’un amuse-bouche, avant que des juges « rouges » ne se paient son ancien patron Sarkozy, un bien plus beau « trophée » de chasse, il faut le dire. Et Marine Le Pen ? Au jeu des sept familles politiques à abattre, la justice sait jouer, et après le père, demande la fille, malgré tous ses abandons et sa soumission au système qui n’auront donc servi à rien. Mais quand il s’agit de la gauche… soudain, la présomption d’innocence devient sacrée, les délais s’allongent, les preuves s’évaporent comme par miracle, on brûle s’il le faut le siège du Crédit Lyonnais avant la perquisition prévue. Comme c’est pratique ! C’est aussi parfois cela, la justice française : dure avec les ennemis du système, douce avec ses enfants chéris. La Sarkozie en avait profité un temps lorsqu’elle était au pouvoir. Puis elle s’endormit, trop contente de voir Marine le Pen et son papa empêtrés dans leurs affaires. Ce soudain réveil et ces appels à réformer les procédures qu’elle avait soigneusement évité de toucher lorsqu’elle dirigeait le pays, est fort opportun. Et CNews a beau crier au complot – ce qui n’est pas complètement faux bien sûr – il est trop tard. Il fallait y penser avant Messieurs.
Et voici qu’arrive à la suite de ces pleureuses, Marine Le Pen, la grande pourfendeuse du « système », qui se joint à ce bal des hypocrites, la mine grave et contrie, se fendant d’un tweet compatissant pour le petit Nicolas : « Inacceptable humiliation pour un ancien président » annonce-t-elle sournoisement ! Elle aussi condamnée lourdement pour détournement de fonds publics dans l’affaire des d’assistants parlementaires européens, avec exécution provisoire immédiate … elle ose plaindre Sarkozy ? Lui qui ne s’est jamais gêné pour l’attaquer. C’est drôlement malin comme stratégie pour capter l’électorat de droite qu’elle cible pour les prochaines élections avec son nouveau copain Ciotti : car soutenir Nicolas « le Petit » (comme certains de ses ennemis l’appellent parfois publiquement) c’est s’attirer leurs faveurs, pense cette boutiquière de la politique. Mais aussi et surtout, dans l’adversité, les ennemis du passé sont tous frères et sœurs, même s’ils ne sont pas tous dans les mêmes loges – c’est aussi cela la diversité ! Les ennemis de mes ennemis sont mes amis … de circonstance. Et tant pis pour la morale ! Deux victimes du même rouleau compresseur judiciaire, certes, mais deux comparses de la même caste, cette classe politique pourrie, toutes tendances confondues, qui crie au complot quand la justice la frappe enfin, après des années de forfaits et de rapines, et qui se serre les coudes dans l’adversité comme des voleurs pris la main dans le sac, alors qu’elle n’en a strictement « rien à foutre » de la France. Pathétique solidarité ! C’est vraiment à vomir !
Le cirque de l’incarcération : quelle belle mise en scène ! J’ai failli pleurer !
Et puis est venu le « grand » jour : la mise en prison de Nicolas 1er le déchu. Pour lui, pas de fourgon banalisé, non. Ça ferait trop peuple et pas assez bling-bling. En grande pompe ! Un convoi présidentiel, pas moins. Des gardes du corps, des caméras, des pleureuses en rang d’oignons. La belle Carla est de service pour un gros poutou médiatique, comme dans un mauvais téléfilm. Les enfants ? Louis fait la tête (on en pleurerait presque), Giulia pose pour Paris Match, Jean tweete des versets bibliques. Un vrai feuilleton qui ne déparerait pas sur Netflix avec ce titre accrocheur : “Sarkozy : l’Adieu au Pouvoir”. Ou alors peut-être un remake du Parrain ?

Et les livres qu’il emporte ? Nous saurons donc vraiment tout, tout, tout … sur Sarkozy. Je vous le donne en mille : La Vie de Jésus … très utile pour sa rédemption, sans doute ? Il fallait y penser et sans rire s’il vous plaît. Et puis : Le Comte de Monte-Cristo, parce qu’il se voit déjà en justicier vengeur, bien sûr, lorsqu’il reviendra à l’Elysée. Trump à côté est un amateur. Fort dommage pour lui, l’abbé Faria est mort depuis longtemps. Donc mince, pas de trésor ! Et heureusement pour lui la prison de la Santé n’est pas le Château d’If. Il ne pourra donc que se réjouir à cette lecture salutaire de ses conditions de détentions actuelles bien meilleures.
« Que d’affectation et de forfanterie ! » écrit Molière (Tartuffe – Acte III Scène 1). Voilà quelqu’un qui en surjouant un rôle de victime, en nous donnant un misérable spectacle qui devrait normalement le couvrir de honte, ne se prend pas pour une demi-livre de cerises, comme le disait ma grand-mère. Mais nous le savions déjà, pour avoir subi son arrogance malsaine et ses mises en scènes grossières pendant tout un quinquennat. Il est pour ses amis une sorte de Napoléon à Sainte Hélène … de pacotille, voire un Sarkharov français, ou même l’héritier de Dreyfus, pas moins. Alors bientôt, peut-être pourquoi pas, « Jésus Christ » ? Nous prions sincèrement pour que dans ce cas il ne soit pas crucifié et que nous n’ayons pas à le prier pour nous sauver de la déliquescence de la France dont il est co-responsable. Pendant ce temps, les « Fronsis » en prison pour trois grammes de shit n’ont même pas droit à un oreiller propre – tant mieux d’ailleurs, car la prison n’est pas censée non plus être un Club méditerranée et on préférerait plutôt qu’ils la traversent tous avec leurs familles, cette méditerranée, justement.
Et quid de sa première nuit au gnouf ? On nous raconte que le « pauvre homme » n’a pas fermé l’œil, menacé par d’affreuses racailles voulant venger Kadhafi. Pauvre petit ! Lui qui a ouvert les vannes de l’immigration de masse, qui a cédé au laxisme judiciaire, qui a laissé les prisons devenir des zones de non-droit, comme tous ses prédécesseurs et suiveurs d’ailleurs … Il subit enfin ce que des millions de Français subissent chaque jour dans leurs rues. Pas normal, certes. Mais « life is a bitch », Nicolas. Et il y a bien une justice pour une fois, finalement. Et comme le montrent les sondages, les Français l’ont bien compris : ils ne sont pas au rendez-vous des larmes pour ce petit homme vulgaire, responsable de l’abaissement de la France qu’ils ont viré au bout de cinq ans pour le remplacer … par encore pire que lui malheureusement.
Et que dire d’Emmanuel Macron, le « poudré » de l’Élysée, qui pourrait mériter le même châtiment puissance dix, s’il était lui aussi jugé coupable ? Affaire McKinsey, vente d’Alstom avec brevets puis rachat sans les brevets (entre nous, félicitations pour ce joli tour de passe-passe), opacité totale sur ses propres financements de campagne, sans compter le ridicule dont il couvre la France grâce à sa « femme » (qui sait ?) … Le cas Sarkozy est un précédent fort inquiétant pour Manu qui est peut-être allé un peu trop loin en la matière. Désormais seul dans son palais glacial ouvert à tous vents par manque de courtisans, dissolution oblige, Macron doit trembler, la nuit venue, en cauchemardant sur son séjour au cachot qu’il mériterait s’il était condamné par une justice dont il sait qu’elle n’est pas forcément toujours très juste. Lui qui l’a si souvent instrumentalisée à distance contre ses adversaires politiques. Serait-ce donc pour cela qu’il a reçu Sarkozy en grande pompe à l’Elysée deux jours avant son incarcération ? Pas par courtoisie, non : mais par peur, c’est probable. Aurait-il fait un deal avec le condamné ? Il sait que le retour de bâton arrive peut-être. Et il a sans doute un peu raison, le traître. Il lui faut donc relancer dare-dare le débat sur l’exécution provisoire, au cas où, par précaution. N’est-ce pas ? On ne saurait être trop prudent en ces temps troublés où l’extrême gauche n’hésite pas, quant à elle, à faire circuler dans ses manifestations des guillotines, en carton-pâte, certes, pour l’instant, mais on ne sait jamais que quelqu’un ait la mauvaise idée « d’aller le chercher ».
Et moi, spectateur de ce drame, je ne peux m’empêcher d’y voir un signe : le système, usé jusqu’à la corde, commence à se fissurer de l’intérieur. Justice imparfaite, politique épuisée, institutions exsangues, tous ces acteurs qui se déchirent sous nos yeux comme des larrons en foire … C’est la fin d’un cycle. Je prie donc que ce régime, miné par ses contradictions, s’effondre rapidement avant que la France n’en crève définitivement. Qu’il s’achève, non dans la violence, mais dans l’épuisement de ses propres excès. Et qu’enfin, sur ces décombres, nous puissions reconstruire quelque chose de plus juste, de plus solide, et je l’espère, de plus digne.
Alors Sarkozy innocent ? Vraiment ? Non bien sûr. Il est condamné, et les juges ont raison. Le futur proche dira si la Cour d’appel confirmera, infirmera ou aggravera sa peine. CNews et la Sarkozie confédérés peuvent bien s’étouffer d’indignation, les faits sont têtus. Et si l’image de la France est abîmée, c’est certainement par les magouilles de l’ex-président, pas par la Justice qui le rattrape, même politisée ou corrompue. Quant à la haute trahison, oui, c’est à envisager … la Haute Cour dort, mais elle pourrait utilement se réveiller pour châtier enfin ces petits monarques de bazar et leurs domestiques complaisants qui ont mis la France à terre. Que la justice soit enfin impartiale. Il est temps qu’elle cesse d’être une arme politique aux mains de factions et qu’elle nettoie toute cette classe politique pourrie, gauche, droite, centre, extrêmes compris. Cette élite corrompue, cupide, et vendue aux intérêts étrangers, qui a détruit le pays, bradé sa souveraineté, trahi son peuple et son histoire millénaire, doit être jugée sans complaisance et rapidement !
Pas de passe-droit. Pas de sursis pour les corrompus. Une seule loi, une seule balance. Et que la France respire enfin pour renaître !
« Parce que c’est notre projet » ! … dixit Macron.

S’il voulait être crédible, Fantomas devrait dévoiler sa véritable identité au risque de passer pour un « Fanfan la Tulipe ».
tout à fait d’accord.
récit d’un bavard, courageux anonyme.
Tout à fait d’accord avec cette analyse.