Il y a 90 ans…
« Être patriote, et être Français, en 1932, c’est vivre crucifié. La France est en pleine décomposition. » Cette phrase de Henry Millon de MONTHERLANT date de 1932, soit 2 ans avant cette manifestation anti-parlementaire déclenchée par les groupes d’anciens combattants, de droite et d’extrême droite et qui finira tragiquement par la mort de 14 civils, 1 représentant des forces de l’ordre et des centaines de blessés.
90 ans après, nous avons la nette impression que l’histoire bégaye. A un détail près tout de même. Si la France d’aujourd’hui parait, elle aussi, en totale déliquescence institutionnelle, morale, politique, sociale, économique, les vélléités de révolte semble, elles, bien sous contrôle. La dernière manifestation d’ampleur organisée par des agriculteurs, pourtant à bout de souffle, s’est terminée par la démonstration éclatante d’un pouvoir sûr de lui, imposant son tempo, et en dernier recours distribuant généreusement quelques menues piécettes à ces gueux dont le seul tort est d’être trop petits.
En ce 6 février 1934, la France connaît plusieurs crises. Economique tout d’abord, le krach financier né en 1929 s’est propagé telle une traînée de poudre en provenance des Etats-Unis, prêteur en chef pendant la première guerre mondiale, qui, face au défaut de paiement de l’Allemagne déclenche la première crise financière mondiale. Les répercussions économiques et donc sociales sont désastreuses pour l’ensemble des pays européens encore fragilisés moralement par les conséquences du conflit de 1914.
La crise sociale voit naitre des revendications particulièrement violentes de la part du monde ouvrier, dont les conditions de vie se sont dégradées. Et ce d’autant plus que depuis 1917, une autre voie politique s’est imposée face aux régimes plus traditionnels monarchiques ou républicains bourgeois. La montée du communisme effraie les pouvoirs alors en place et face à ce péril communiste, des groupes s’organisent et affiche une opposition frontale.
Ainsi, le bloc progressiste incarné par l’internationale communiste se retrouve souvent dans la rue face aux groupes nationalistes défendant la patrie et ses symboles avec des troupes notamment fournies par les associations d’anciens combattants. C’est ainsi que Croix de feu, Camelots du Roy, jeunesses patriotes partent en guerre pour la défense de la patrie mais contre la République.
Le contexte politique pourrait être simple (deux blocs qui s’opposent) mais voilà, la IIIème république a le défaut de faire défiler présidents du conseil et gouvernements plus rapidement qu’il ne faut pour le dire. L’absence de stabilité parlementaire est préjudiciable pour la poursuite des affaires gouvernementales et le sentiment qui se dégage dans l’esprit de la population est que le milieu politique est pourri (Rien de bien changer ?).
Cette corruption généralisée trouve son point d’orgue dans une affaire particulièrement sensationnelle et qui précipitera les événements du 6 février 1934. L’affaire Stavisky du nom de l’escroc qui a réussi à duper une partie de la classe politique choque l’opinion publique et confirme la décrépitude d’un système que beaucoup croit prêt à s’effondrer.
Il va de soi que toute similitude avec la situation d’aujourd’hui serait fortuite… Les progressistes d’aujourd’hui se font appeler mondialistes, quant au nationalistes, leur désir de souveraineté nationale est souvent empreint de conservatisme. L’instabilité parlementaire de l’époque a laissé la place à… l’absence de parlement dont la représentation est devenue transparente, inutile, inefficace.
S’il est une différence notale avec la situation d’aujourd’hui, c’est bien celle liée à la personnalité du Préfet de police dont la population apprend quelques jours auparavant sa mutation au Maroc. Le préfet Chiappe est plutôt favorable aux mouvements d’extrêmes droites alors que de nos jours, nous ne pouvons que constater l’indulgence dont le préfet Nunez fait montre à l’égard de l’extrême gauche.
Toujours est il que cette mutation sera l’étincelle de trop. Les appels à manifester sont placardés un peu partout dans Paris. Défendre Chiappe oui. Mais pour beaucoup, il s’agit de manifester sa colère face à des « saligauds qui déshonorent la République » (Déat).
Nous ne reviendrons pas sur la manifestation proprement dite qui tournera en émeute et se poursuivra les jours suivants. Les conséquences politiques seront néanmoins importantes. Daladier sera obligé de démissionner sous la pression de la rue (une première!) et laissera place à un gouvernement d’union nationale.
Voilà pour l’histoire. Que retirer de tout cela ?
« Si le 6 fut un mauvais complot, ce fut une instinctive et magnifique révolte, ce fut une nuit de sacrifice, qui reste dans notre souvenir avec son odeur, son vent froid, ses pâles figures courantes, ses groupes humains au bord des trottoirs, son espérance invincible d’une révolution nationale. » Cette envolée lyrique, romantique de Brasillach résume le sentiment de la majorité de la population, consciente de la corruption du système politique d’alors mais prête toutefois à descendre dans la rue, forte de ses convictions pour tout simplement dire non et exiger le changement, ce qu’elle obtint.
Et nous ?
Amitiés patriotes
P.MAGNERON
Bravo et merci pour cet excellent article.
Depuis 90 ans la France s’est encore effondrée davantage, et de manière accélérée, grâce à la République anti française. Si les Français avaient su la suite, il y a 90 ans, auraient-ils refusé le Front Populaire ? Ce qui nous aurait au moins évité l’organisation de notre défaite brutale et dans appels face à l’Allemagne et toutes ses conséquences. Après tout ce n’est pas certain, puisque les « citoyens » continuent d’idôlatrer la République anti National et sa laïcité anti catholique. Le sens moral du citoyen-consommateur s’est tellement dégradé, à tous points de vue, si l’on tient compte des lous sociétales et scélérates, et leur ignorance crasse tellement augmentée avec la propagande des masses médias de grands chemins qu’il aurait finalement tendance à juger avec mépris ces hommes pourtant si courageux de février 34.