Combien d’aides a reçu l’Ukraine ?

Alors que l’OTAN veut créer un fonds doté de 100 milliards d’euros sur cinq ans pour l’aider dans sa guerre contre la Russie, nous nous sommes posés la question de savoir combien d’aides avait reçu l’Ukraine à ce jour.

Le graphique ci-dessus indique la part contributive des pays ayant versé à l’Ukraine des aides sous différentes formes (militaire, humanitaire et financière). soit à peu près 220 milliards d’euros pour les huit premiers contributeurs (pays et institutions). Pour info, la France aurait versé directement environ 1,8 milliards d’euros, répartis en 800 millions d’euros d’aides financières et le reste en ades militaires.

A cela, il faut rajouter 50 milliards d’aides supplémentaires versées depuis le 1er février 2024 destinés à soutenir le redressement, la reconstruction et la modernisation de l’Ukraine, notamment pour financer « des réformes essentielles sur la voie de son adhésion à l’UE » (et non pas à maintenir l’effort de guerre). Un an après le début du conflit, plusieurs institutions avaient avancé le chiffre de 384 milliards d’euros pour compenser les réparations et dommages de guerre.

Sur les 50 milliards d’euros débloqués, 33 milliards seront versés sous forme de prêt, le solde étant constitué de subventions et ne faisant donc pas l’objet de remboursement de la part de l’Ukraine. Trois objectifs sont poursuivis par l’UE dans le cadre de cette aide :

• tout d’abord, le financement d’un plan de relance visant notamment à moderniser l’Etat ukrainien. Traduction : un Etat conforme à l’UE, c’est-à-dire non souverain et soumis au diktat de Bruxelles
• ensuite, la définition d’un cadre pour attirer les investisseurs. Traduction : transformation de l’argent public européen (le nôtre, pour rappel c’est une dette…) en argent privé destiné à des multinationales et autres fonds privés. Rien de bien nouveau à Bruxelles. Les lobbys privés sont à pied d’oeuvre pour récupérer le maximul d’argent pas cher…
• enfin, une assistance technique. Traduction : contrôle des moyens mis en oeuvre par Bruxelles

La nouvelle proposition du secrétaire général de l’OTAN poursuit clairement un objectif de soutien militaire à l’Ukraine en favorisant notamment une meilleure coordination des livraisons de matériel militaires, d’armes et de munitions. Il s’agit peut-être d’un tournant dans le cadre de ce conflit, les principaux pays à la tête de la coalition et plus particulièrement l’Allemagne et la France proposant de consacrer 2 % du PIB de chaque pays à l’effort de guerre. Bon avec quel argent, ça, notre ministre des Affaires Etrangères, ne nous le précise pas. Certainement grâce aux économies que s’apprête à réaliser notre emmêlé des chiffres budgétaires et néanmoins écrivain pornographe, économies réalisées rappelons le sur le dos des désormais ex-bénéficiaires des aides sociales et autres allocations chômage. On ne peut pas tout avoir, une faille certainement dans le « en même temps ».

Si la proposition du secrétaire général de l’OTAN, Monsieur Jens Stoltenberg, est agréée par les différents membres de cette noble institution, alors nous en serions à 370 milliards d’euros dépensés. Il m’est venu alors l’idée saugrenue de consulter les principales données budgétaires de l’Ukraine.

Le PIB avant guerre et crise COVID s’établissait à environ 154 milliards USD et le rapport dette publique / PIB à environ 50 % pour l’année 2019 et 82 % pour l’année 2022 (source statista). Comment l’Ukraine sera t elle en mesure de rembourser la dette contractée auprès de ses alliés alors qu’une partie de son agriculture (10% de son PIB) est aux mains des étrangers, qu’une partie de son industrie a été détruite et que la corruption a été érigée en un art consommé ?

Comment nos pays vont ils continuer à financer ce tonneau des Danaïdes alors même que nous connaissons de graves difficultés sociales, budgétaires, économiques ? Est il normal que l’essentiel de ces décisions aient été prises en dehors de notre champ parlementaire ? Doit on sacrifier notre population et l’avenir de nos enfants pour complaire à notre puissant maître américain ?

N’est il pas temps de reprendre le chemin des négociations ?

J’oubliais. Avec tous ces fonds lâchés sans retenue, nous ne sommes toujours pas cobelligérants.

Amitiés patriotes

P.MAGNERON